Par
Laurent Fortin
Publié le
22 juil. 2025 à 7h28
C’est une transformation urbaine. Liée à une incompatibilité d’usage. Celle entre une densification de l’habitat, développée au fil des décennies dans ce secteur de Vertou, proche de Nantes (route de Clisson), et une activité industrielle héritée de l’histoire ferroviaire, en l’occurrence la fabrication d’aliments pour animaux située près de la gare.
Une unité, gérée par Evialis, leader dans son domaine, implantée sur un site comportant ces dernières années plus d’inconvénients que d’avantages, dont celui de ne plus pouvoir répondre aux normes de sécurité vis-à-vis des populations riveraines.
A l’instar des imposants bâtiments voisins du fabricant de contenants et d’emballages (Fidel Fillaud) démolis en 2013, les grands silos étaient donc amenés à disparaître du paysage urbain. Et laisser 15 000 m2 de foncier disponible.
2 500 m3 de béton réutilisés sur place
C’est en répondant, en 2018, à un appel à projet de la société propriétaire partante pour Montoir-de-Bretagne, que le promoteur immobilier Ataraxia, filiale du Crédit Mutuel, s’est positionné.
Avec le bailleur social Atlantique Habitations, il a remporté le droit d’aménager les lieux après le dépôt du permis de construire en 2019.
Après une spectaculaire déconstruction des édifices en métal entre 2020 et 2021, il a donc lancé son opération d’habitat.
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Au total, 118 logements disposés dans quatre bâtiments en escalier, à l’apparence de briques, sur quatre niveaux.
Un ensemble imaginé par Urbanmakers, cabinet d’architectes nantais dirigé par Antoine Motte, associé au paysagiste D’ici là.
« Au-delà de son intérêt à fournir un toit à des familles, la fierté de cette opération réside dans son intégration à son environnement et son empreinte écologique », a insisté Vincent Charroux, directeur d’Ataraxia.
Par exemple, plus de 2 500 m3 de béton ont été concassés et réutilisés pour du remblaiement sous dallage, de la voirie et les parkings. Nous estimons à 6 500 km le gain de distance économisés par les 44 tonnes qui ont charrié les autres déchets. C’est autant de pollution en moins (ndlr. 12 000 tonnes équivalent CO2 économisés).
Vincent Charroux, directeur d’Ataraxia
D’un endroit totalement imperméabilisé, un bon tiers de la surface est désormais végétalisé (pelouses, plantes, arbres…) entre les bâtiments et la voie ferrée.
Un verdissement qui a permis aux différents partenaires de recevoir collectivement le prix régional de la conduite responsable des opérations « pour sa qualité environnementale, son intégration urbaine et son impact social positif ».
47 % de logements sociaux
« Un de nos devoirs étant de favoriser la construction de logements, cette action est emblématique de ce qu’il est possible de réaliser. Qui plus est le nom est symbolique : la famille Médicis ayant marqué la Renaissance, les Jardins de Médicis font renaître ce quartier en pleine mutation depuis une dizaine d’années. Avec bon nombre de logements à loyer modéré puisqu’il y en a 56, soit 47 %.
Dont certains en hauteur, avec des vues imprenables sur l’ensemble de Vertou, dont le clocher de l’église Saint-Martin, » indiquait pour sa part le maire Rodolphe Amailland, souvent taclé pour son retard en matière de logements sociaux.
On a un programme que l’on a voté en conseil municipal pour développer l’offre. Pour peu que l’État nous laisse le temps et qu’on ne nous punit pas.
Rodolphe Amailland, maire de Vertou
Sur la part de ces logements, 11 sont en accession à la propriété.
« Pour les 65 logements privés, on a surtout à faire à des investisseurs. Il y a un gros taux de locataires sur l’ensemble », glisse Ataraxia.
Même si l’usine de nutrition animale n’a été totalement déconstruite que l’an passé, beaucoup ont déjà oublié ce qu’elle représentait dans le paysage. ©HSM
Même si les T1 et les T5 sont recherchés, l’opérateur s’est focalisé sur un parc allant d’appartements de taille T2 (45 m2) au T4 (80 m2).
Qui n’ont pas eu de mal à être commercialisés au départ avec les dispositifs nationaux (Pinel entre autres…).
Créer un 5e immeuble
Mais un peu moins à la fin avec la disparition de l’incitation fiscale.
« Ils sont partis autour de 4 800 euros le m2 en moyenne, et les derniers autour de 4 600 euros (ndlr. 3 700 euros le m2 en mai 2025) », indique-t-on chez le promoteur qui va déposer un nouveau permis de construire pour créer un 5e immeuble sur une parcelle mitoyenne pour une quarantaine de logements.
La situation à proximité de nombreux transports en commun (busway, bus, train…) et aux portes de Nantes ayant joué l’attraction.
Des Jardins de Médicis qui cultivent le dynamisme immobilier vertavien.
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