Par&nbspPascale Davies&nbsp&&nbspJean Philippe LIABOT

Publié le
22/07/2025 – 8:24 UTC+2


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La cathédrale Notre-Dame de Paris a mis cinq ans à être reconstruite après l’incendie dévastateur qui l’a frappé, mais un double numérique aurait été beaucoup plus simple et moins couteux, a fait remarquer Brad Smith, président de Microsoft, en novembre dernier.

Lundi, le géant américain a annoncé que cette théorie allait être mise à l’épreuve et que la cathédrale, construite en 1345, aurait bientôt son « jumeau numérique ».

La réplique numérique de Notre-Dame est créée avec l’Institut du patrimoine du ministère français de la Culture et la start-up Iconem. Elle associe l’imagerie de pointe à l’intelligence artificielle (IA) pour produire le jumeau numérique.

L’objectif est de « préserver de manière permanente sous forme numérique chaque détail de Notre-Dame, en veillant à ce que sa structure, son histoire et son symbolisme soient protégés et accessibles pour les générations à venir », a déclaré Brad Smith, le président de Microsoft, dans un billet de blog.

Ce jumeau numérique sera donné à l’État français et « pourra être utilisé par les conservateurs et exposé dans le futur musée Notre-Dame de Paris », a-t-il ajouté.

Le projet permettra également de numériser des décors d’opéra historiques et des millions d’objets appartenant à des institutions culturelles françaises de premier plan, tels que 15 000 maquettes ou décors provenant de spectacles présentés à l’Opéra national de Paris entre 1800 et 1914.

L’objectif de Microsoft est de rendre ces collections accessibles au plus grand nombre, par le biais d’expériences interactives sur sa plateforme.

Le budget précis et la date d’achèvement du projet ne sont pas encore connus, mais M. Smith a déclaré aux médias français que l’opération prendrait au moins un an et coûterait probablement plusieurs millions de dollars.

Ce projet fait suite à un partenariat avec le Vatican pour la numérisation de la basilique Saint-Pierre.

Microsoft a également annoncé lundi qu’elle agrandirait ses centres d’innovation à Strasbourg afin de stimuler le développement des langues européennes dans les modèles d’IA, en particulier les langues européennes sous-représentées.

Windows de Microsoft comprend actuellement 90 langues, dont les 24 langues officielles européennes, ainsi que le basque, le catalan, ou le galicien.

L’entreprise américaine souhaite développer ses langues et enrichir son stock de données multilingues en collectant des données à partir d’enregistrements sonores laissés sur la plateforme GitHub.

Microsoft a indiqué qu’elle hébergerait et rendrait ensuite ces données « largement accessibles » sur la plateforme Hugging Face.

Le projet européen

Microsoft tente de développer sa marque en Europe et a annoncé au début de l’année un plan intitulé Engagements numériques européens.

L’entreprise a déclaré que son objectif était de développer l’IA et l’infrastructure cloud, de renforcer la résilience numérique et les protections de la confidentialité des données, d’améliorer la cybersécurité et de soutenir la souveraineté numérique et l’économie plus large de l’Europe.

Toutefois, l’Europe tente également de promouvoir sa propre infrastructure cloud souveraine et défend ses propres modèles de langage à grande échelle (LLM) pour devenir moins dépendante des entreprises de la Big Tech.

Cela inclut, par exemple, les données textuelles multilingues de GitHub et les ensembles de données vocales. Le MOIC et GitHub s’associeront à Hugging Face, une plateforme de collaboration populaire pour le développement de modèles d’IA, afin d’héberger et de rendre les données largement accessibles.