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Donald Trump publie des milliers de pages sur l’assassinat de Martin Luther King, suscitant l’inquiétude de sa famille
ÉTATS-UNIS – Des révélations près de 60 ans après les faits. Le gouvernement de Donald Trump a rendu publiques lundi 21 juillet « plus de 230 000 pages » d’archives classifiées sur l’assassinat de Martin Luther King en 1968, malgré les inquiétudes exprimées par la famille du leader des droits civiques, dont certains membres se sont même opposés à leur publication.
Les 230.000 pages publiées lundi portent notamment sur l’enquête du FBI, la police fédérale, sur la traque internationale de l’assassin présumé de Martin Luther King, ou encore sur le témoignage d’un de ses codétenus, selon un communiqué de la directrice du Renseignement national américain, Tulsi Gabbard, à l’origine de l’annonce. Les Etats-Unis « assurent une complète transparence sur cet événement tragique et décisif dans l’Histoire du pays », déclare-t-elle.
Cette déclassification est prévue depuis plusieurs mois. Le président américain a l’ordonnée le 23 janvier par décret, en même temps que celle des archives gouvernementales sur l’assassinat du président John F. Kennedy en 1963, ainsi que sur ceux de son frère Robert F. Kennedy, dit Bobby. La publication de nouveaux documents sur l’assassinat de JFK en mars avait donné lieu à de nombreuses théories et spéculations.
« Ces dossiers doivent être replacés dans leur contexte historique »
C’est justement ce craint la famille de Martin Luther King. Dans un communiqué cité par l’AFP et la BBC, ces enfants s’inquiètent d’un possible détournement de la publication des documents classifiés afin « d’attaquer sa postérité ou les réalisations du mouvement » des droits civiques. Ils invitent les personnes qui vont s’intéresser aux dossiers à « le faire avec empathie, retenue et respect pour la douleur persistante de [leur] famille ».
« Ces dossiers doivent être replacés dans leur contexte historique », insistent les enfants de Martin Luther King, soulignant que de son vivant, leur père était visé par une « campagne de désinformation et de surveillance » orchestrée par le directeur du FBI de l’époque, le puissant J. Edgar Hoover, destinée à « discréditer sa réputation et plus généralement celle du mouvement pour les droits civiques ».
Ils réaffirment par ailleurs ne pas croire à la culpabilité de James Earl Ray, un ségrégationniste blanc mort en prison en 1998 et condamné pour cet assassinat, perpétré le 4 avril 1968 sur le balcon d’un motel de Memphis dans le sud des Etats-Unis, où Martin Luther King était venu soutenir des éboueurs en grève.