Par

Adrien Filoche

Publié le

22 juil. 2025 à 8h10

Ils pensaient profiter du confort d’un logement neuf, mais la réalité est bien différente… À Rouen (Seine-Maritime), les locataires des habitations neuves du quartier Flaubert situées le long de l’avenue Jean-Rondeaux, font face depuis plusieurs semaines à une situation bien désagréable : les logements sont infestés par des petits insectes, certains évoquent des mille-pattes, d’autres des chenilles ou des scolopendres. « Ça fait depuis avril-mai 2025 qu’ils ont envahi les lotissements. Il y a au moins trois bâtiments infestés. Il y en a à l’intérieur, dans les logements, dans les parties communes, dans le parking souterrain. Partout. Tout est infesté d’insectes », raconte Théo, un locataire.

« Mon balcon grouille d’insectes »

Théo réside dans un logement situé au 6 square Martha-Graham. Sa « chance », c’est qu’il habite au sixième étage. « Chez moi, je ne suis pas encore trop impacté. Mais la plupart des balcons sont infestés. Les insectes s’incrustent dans le bois », poursuit-il.

Magath, elle aussi locataire, est moins chanceuse. « J’habite au premier étage, dans la nouvelle venelle Leila-Alaoui, et mon balcon grouille d’insectes », explique-t-elle.

C’est dégueulasse. Dans les parties communes, il y en a plein qui finissent par mourir. Il y a des cadavres partout et ça pue. Depuis deux ans qu’on a emménagé, c’est le bordel. Le standing, il n’est pas là. On cherche à déménager.

Magath
locataire

« Nous avons deux enfants, nous sommes en été, et nous ne pouvons pas ouvrir les fenêtres, sinon, les insectes rentrent chez nous », poursuit-elle, amère.

Les logements infestés du quartier Flaubert sont des logements neufs.
Les logements infestés du quartier Flaubert sont des logements neufs. (©AF/76actu)

Théo et Magath, qui ont un bailleur différent, déplorent tous les deux un « manque total de communication ». Tous les deux ont eu vent d’une intervention d’un professionnel pour éradiquer les insectes, mais Théo l’assure, « ça n’a rien changé ». « Le pire, c’est que l’on ne sait pas ce qu’il se passe. On n’a aucune information », appuie Magath.

La situation n’évolue pas

Ce sentiment d’abandon est partagé par Pia, une autre locataire, dont le logement est également infesté par les insectes. « On n’a aucune information, il n’y a pas d’affichage dans les parties communes », détaille-t-elle.

C’est sans fin. Chaque matin, je perds 30 minutes à les enlever de mon balcon. Et quand il pleut, il y en a encore plus. C’est infernal.

Pia
locataire

Comme Magath, Pia n’arrive plus à profiter de son balcon depuis l’arrivée des insectes.

Dans un groupe WhatsApp, les locataires ont décidé de partager les désagréments causés par les insectes, photos à l’appui, pour faire remonter le problème. Mais la situation reste inchangée.

Pia, montrant les insectes morts au pied de l'immeuble.
Pia, montrant les insectes morts au pied de l’immeuble. (©AF/76actu)
Certains voisins utilisent du café pour éloigner les insectes.
Certains voisins utilisent du café pour éloigner les insectes. (©AF/76actu)
Les parties communes envahis d'insectes.
Les parties communes envahies. (©Photos transmises à 76actu.)

Des traitements en cours

Interrogé par 76actu, CDC Habitat, le bailleur de Théo et Pia, « comprend parfaitement la gêne exprimée par certains résidents face à la présence d’insectes de type scolopendres dans les abords de la résidence ». La situation est connue depuis juin par le bailleur.

Dès la première alerte reçue le 22 juin, nous avons réagi en passant commande auprès de notre prestataire spécialisé le 23 juin, afin qu’il intervienne rapidement. Une première intervention a eu lieu le 26 juin, à l’issue de laquelle il nous a confirmé qu’il ne s’agissait pas d’une infestation, mais d’une émergence ponctuelle d’insectes inoffensifs.

CDC Habitat

Foncia, le bailleur de Magath, répond de son côté que « certains locataires ont alerté de la présence importante depuis juillet de nuisibles dans les espaces extérieurs. En tant que gestionnaire locatif, Foncia s’est immédiatement rapproché du syndic Sergic afin de déterminer l’origine de l’infestation – probablement liée aux fortes chaleurs récentes – et mandater un prestataire pour un traitement adapté ».

L’entreprise mandatée a constaté qu’il s’agissait de mille-pattes, dont la source provient probablement des grilles du parking sous-sol, ces insectes cherchant l’obscurité et l’humidité.

Foncia

Par ailleurs, CDC Habitat assure avoir sollicité le 2 juillet 2025 le syndic de copropriété « afin qu’un traitement complémentaire soit mis en œuvre ». Une première intervention devait avoir lieu le 3 juillet, mais celle-ci a dû être reportée « en raison de conditions météorologiques défavorables, qui rendaient le traitement inefficace ». Cette intervention a été reprogrammée le 18 juillet.

De son côté, Foncia note que l’intervention du 18 juillet devait concerner le parking, les SAS ainsi que l’extérieur. « Il est important de préciser que ce traitement ne pourra être efficace en cas de pluie, car les conditions météorologiques rendraient l’intervention inefficace », note le gestionnaire locatif. Reste à savoir si une seule opération suffira à s’occuper du problème.

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