En marge de la présentation de son bilan de mi-mandat, la semaine dernière, la présidente (DVD) du Département avait lâché « ne plus vouloir des MNA (mineurs non accompagnés) ».
Martine Vassal avait justifié : « Au kiosque des Réformés, ce ne sont que des majeurs. Je dis stop […]. Les ‘mineurs-majeurs’, je n’en veux plus. La loi est complètement dévoyée. Ils sont là pour utiliser le système. Il y en a assez. » Pour boucler son argumentaire, elle avait mis en parallèle la situation de ces jeunes et les faits de délinquance dans le centre-ville marseillais.
« Le mépris que vous affichez dans vos paroles »
Visés, les 40 jeunes exilés qui dorment sous le kiosque de la place Léon-Blum (1er) depuis plus de deux semaines ont tenu à lui répondre. « Nous aussi on en a assez, écrivent-ils, dans une lettre ouverte signée par le collectif Binkadi. […] On veut juste un toit et aller à l’école. Le mépris que vous affichez dans vos paroles est blessant et montre votre manque d’humanité. On a le droit à une protection. Nous sommes des jeunes en difficulté comme les enfants victimes de violences et les orphelins que vous dites protéger. Aucun enfant de ce monde ne vaut moins qu’un autre […] »
Pour rappel, ces 40 jeunes occupent le kiosque depuis 6 juillet, après avoir été déclarés majeurs lors d’évaluations menées par l’Addap 13 (association mandatée par le Département). Ils demandent une « mise à l’abri d’urgence » en attendant l’examen de leur recours par le juge des enfants.