Avec « Lame de fond » et les autres ingrédients de « Cocktail Exil », son premier projet en français, le rockeur Asphalt est bien décidé à déferler sur la nouvelle scène musicale avec un son pop rock énergique.
Aux Etoiles, petite salle parisienne, Asphalt a montré qu’il était à sa place sur scène à l’occasion d’un concert donné pour fêter la sortie de son EP (mini album) de 6 titres, le 28 mars.
Entouré de trois musiciens, le chanteur à la tignasse bouclée et à l’allure rock – débardeur noir, cuir aux jambes – a savouré ce moment, jusqu’à oser sauter dans la foule.
« J’ai fait des live plus ingrats où il faut convaincre tout le monde, personne me connaît. Là, c’était clair et net ce qui se passait. C’était mon EP, tout le monde savait », se réjouit Asphalt dans un entretien avec l’AFP, quelques jours plus tard.
« C’était plus qu’un concert, c’était vraiment une fête. Je veux que tous mes concerts soient comme ça, si possible », lance l’artiste de 28 ans, qui admet en souriant s’être parfois un peu mélangé dans les paroles.
« Cocktail Exil » recèle de ritournelles dynamiques, dont « Trop » avec ses sonorités garage rock, le plus pop « Copyright » ou encore « Lame de fond », une chanson co-écrite avec Benjamin Biolay.
L’interprète de « Comment est ta peine » l’a accompagné dans son envol dans l’univers musical: « Je pense qu’il m’a apporté pas mal d’exigence » dans l’écriture, confie le rockeur, admiratif de celle « très imagée » de son aîné.
Pourtant faire de la musique « un métier », comme il le désire, n’était pas une évidence au départ.
Plus jeune, Milo – de son vrai nom – s’oriente d’abord vers des études supérieures dans le cinéma, tourne des vidéos avec ses amis. Et poursuit une certaine logique filiale, lui qui a pour mère Chiara Mastroianni et pour grand-mère maternelle Catherine Deneuve, deux figures du cinéma français.
« Je pensais vraiment que j’allais devenir réalisateur », confie celui qui est aussi le fils du vidéaste et photographe Pierre Thoretton.
– « Envie de s’éclater » –
« Mais un jour j’ai vraiment découvert la musique en profondeur », retrace Asphalt, qui décide de se lancer à fond dans cette nouvelle « obsession ».
« Même moi, avec la famille que j’ai, on peut se dire que j’aurais pu, les doigts dans le nez, arriver dans des gros labels en deux secondes. Mais non, il faut peaufiner, il faut affiner, il faut beaucoup travailler », souligne-t-il.
« Dans mes chansons, je me regarde un peu dans le miroir et en même temps j’essaie d’intégrer des choses qui me touchent de la vie et des choses un peu fun », explique le chanteur.
« +Cocktail Exil+, ça dit en deux mots cette émotion-là, cette envie de s’éclater, même si on est très conscient de tout ce qui va pas », résume-t-il.
Son nom de scène était, lui, déjà trouvé depuis longtemps, car avant ses premiers pas en français, ce fan de Damon Albarn (Blur, Gorillaz) et Julian Casablancas (The Strokes) avait déjà sorti deux EP en anglais.
Il y voit une référence à « la route, l’évasion » dans la nature qui nourrie l’imagination. « J’aime bien cette idée du recommencement, de vraiment partir. Cet équilibre entre la routine sédentaire et aussi tout bazarder et partir en voiture. »
En pleine accélération, il travaille déjà à un premier album et aspire à faire « un maximum de concerts », manière pour lui d’inscrire ses projets dans le « réel ».
publié le 3 avril à 14h37, AFP
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