Marc Márquez part en vacances avec 120 points d’avance au championnat, alors qu’il en reste 370 en jeu d’ici à la fin de la saison. Il est invaincu depuis cinq Grands Prix, courses longues et sprints inclus, et sur l’ensemble des 12 manches disputées jusqu’ici, il a cumulé 11 succès le samedi et huit le dimanche. Des chiffres qui ont de quoi dégoûter la concurrence, mais l’Espagnol avance tel un ogre, jamais rassasié.
Il fait du titre sa « seule priorité » à présent, comptant les mois (les semaines ?) qui le séparent de cette ultime étape dans son retour au sommet, six ans après son dernier sacre, écrasant. Lui souvent excessivement prudent, incarnation jusqu’au-boutiste de l’adage qui veut qu’il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, il se montre désormais beaucoup plus concret et réaliste : ce titre, dit-il, il ne peut désormais que perdre.
Voici ce qu’il avait à en dire après sa victoire à Brno, dimanche.
Vu comment tu es lancé, tu es en capacité de battre de nombreux records cette année, notamment le nombre de victoires et le nombre de points marqués dans une saison. Est-ce que ça te motive, étant donné l’avance que tu as déjà au championnat et le fait que le titre paraisse déjà acquis ?
Pour moi, la priorité principale, la seule priorité est de gagner le championnat. J’essaye toujours d’être honnête : désormais, je ne peux que le perdre. Il reste dix courses, durant lesquelles je vais devoir conserver la même mentalité, où l’équipe va devoir aussi garder le même état d’esprit et où on va essayer de faire le maximum. Mais, les records, je m’en fiche, je veux juste redevenir champion du monde.
Les records, je m’en fiche, je veux juste redevenir champion du monde.
En t’imposant à Brno, tu es devenu le premier pilote Ducati à gagner cinq Grands Prix de suite. Penses-tu possible de battre ton propre record de dix victoires consécutives ?
Les records existent, bien sûr, mais ça n’est pas le plus important. Quand on parle d’un record, c’est seulement parce qu’un pilote est proche de le battre. Dans la seconde partie de la saison, on va essayer de gagner le championnat, ce sera l’objectif principal. Décrocher cinq victoires de suite, je l’ai déjà fait dans le passé mais aujourd’hui, de mon point de vue, c’est encore plus difficile à réaliser parce qu’on a le sprint plus la course principale. J’ai pris les 37 points sur les cinq derniers Grands Prix et je trouve que c’est encore plus difficile que d’enchaîner les victoires le dimanche.
Costaud, Marc Márquez !
Photo de : Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
Au vu de ton avance, tu pourrais gagner le titre en n’obtenant plus que des deuxièmes et troisièmes places, sans même avoir besoin de gagner. Est-ce que ça va changer ta stratégie ?
Finir en contrôlant les points n’a jamais été et ne sera pas ma manière de faire. Si je peux attaquer, je vais le faire à chaque course.
Et si tu gagnais ton neuvième titre à Misano, terres de Valentino Rossi ?
[Il rit] Je ne pense pas que ce soit possible ! Il reste beaucoup de Grands Prix, avec les courses principales et les sprints… J’ai l’expérience de 2014, où j’ai essayé de continuer à gagner, gagner, gagner pour valider le titre le plus tôt possible et où finalement je suis tombé à Misano et en Aragón. Il faut que je fasse attention à tout ça.
C’est vrai que j’ai une grosse avance mais il va y avoir beaucoup de courses qui vont s’enchaîner, alors il faut rester concentré. Pas de stress ! J’ai eu assez de pression à gérer dans cette première partie de la saison, et maintenant qu’on a cette avance, ça me permet d’avoir moins de pression et de gérer cette situation. Je vais évidemment essayer de marquer les 37 points à chaque week-end, mais ça n’est pas toujours possible.
Tu domines de manière évidente cette saison. Quelle est ta plus grande crainte par rapport au championnat ?
Me blesser.
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