Une information judiciaire a été ouverte pour élucider une série d’agressions à caractère potentiellement homophobe. Les faits se sont déroulés entre juin et juillet, dans un lieu public prisé de la communauté gay.

Le suspect sévissait dans le parc depuis début juin. Un jeune homme de 18 ans a été interpellé en flagrant délit par la BAC dans le parc de Beaulieu, à Nantes (Loire-Atlantique), le samedi 19 juillet, alors qu’il venait d’agresser un homme. Il a été déferré et mis en examen lundi, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour des faits de «vols avec violences» et «violences commises en raison de l’orientation sexuelle», après le dépôt de huit plaintes, indique la police nantaise. D’autres victimes éventuelles sont recherchées par les enquêteurs.

Récemment placé sous surveillance, le site naturel, situé à l’extrémité orientale de l’île de Nantes, était devenu depuis quelques semaines le théâtre d’une série d’agressions. Ces attaques, caractérisées notamment par des coups et des strangulations, pouvant aller jusqu’à la perte de connaissance, ainsi que par quelques vols d’effets personnels – argent, téléphone -, visaient exclusivement des hommes. Les enquêteurs suspectent un mobile homophobe à ces agressions, le parc de Beaulieu étant notamment connu pour être un site de rencontres prisé de la communauté gay.


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Pratiquer de la boxe

Placé en détention provisoire, le mis en cause a été formellement reconnu par chacune des huit victimes connues à ce jour, âgées de 33 à 62 ans. Au cours de son audition, le jeune homme a indiqué se rendre régulièrement dans le parc pour y pratiquer de la boxe. Selon sa version des faits, le premier incident aurait été provoqué par un homme qui lui proposait avec insistance une relation sexuelle, quand bien même le suspect avait cherché à le repousser en prétendant être mineur. Le jeune homme affirme avoir alors cherché à se défendre contre «le pédophile». Il assure avoir été accosté de la même manière lors des faits suivants.

Le témoignage de l’une des victimes, rapporté par le quotidien Ouest France, dresse cependant un tout autre tableau de la situation. Âgé de 52 ans, l’homme agressé début juin indique avoir été accosté par le jeune homme, décrit comme «un charmant garçon», avant d’avoir été étranglé par surprise puis roué de coups, une fois tombé à terre. Tombé dans un coma, il ne se réveille que cinq heures plus tard. Aux urgences, il se voit prescrire cinq jours d’ITT. «Il était là pour nous, pour “casser du pédé”», assure-t-il à nos confrères.