Par
Rédaction Lille
Publié le
22 juil. 2025 à 13h00
Cuisine traditionnelle du Nord, spectacles d’humour, déco façon cabaret… Bienvenue au Petrouchka, un restaurant-spectacle qui a fêté ses 50 ans. Situé rue Royale dans le Vieux-Lille, il a bien des histoires à raconter, en patois lillois !
Des spectacles d’hier et d’aujourd’hui
Youssef a commencé à travailler au Petrouchka il y a plus de 25 ans, auprès de Jean-Marie Denis, son créateur. « Je suis resté parce que l’ambiance, le théâtre, et tout ce qui suit avec, ça m’a plu. Je suis resté tellement d’années que je ne les comptais plus », nous raconte Youssef.
Le Petrouchka, restaurant qui propose des dîners spectacles en patois, existe depuis plus de 50 ans ! ©Lina Melhem
C’est il y a 9 ans qu’il a racheté les lieux, et commencé à moderniser le concept. Le principe reste le même : cuisine traditionnelle du Nord, spectacles mettant en scène l’humour tranchant des Lillois, le tout dans un cadre hors du commun rappelant les premiers cabarets : rideaux rouges, mobilier d’époque et lumière tamisée.
Youssef a néanmoins amélioré et modernisé les spectacles du Petrouchka, pour les rendre plus accessibles aux nouvelles générations : « Les jeunes ne parlent plus le patois comme avant. Ça parle surtout à nos parents et grands-parents. On a donc ajouté des petites choses, des sketches plus personnels, et on a commencé à récupérer un peu plus de jeunes ».
Ainsi, en plus du fameux spectacle Alphonse et Zulma, scènes de ménages d’un couple emblématique du folklore lillois, le Petrouchka a commencé à voir sa scène investie de magiciens, de one-man shows, et il y a deux ans, de transformistes. « Une fois par mois, j’ai une troupe de transformistes qui viennent faire leur show. C’est super, et ça plaît, donc j’ai gardé ce spectacle, avec celui d’Alphonse et Zulma. »
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« On est là pour donner aux gens un moment de bonheur. Ils sont contents quand ils sortent de là »
Youssef déplore les difficultés liées à la COVID-19, qui ont poussé le restaurant à fermer ses portes durant deux ans. « Pour remonter la pente, c’était difficile. » Depuis, le gérant a commencé à proposer ses spectacles à l’extérieur, dans les théâtres de la région. « Cette année, on en a fait un par mois. Mais ça devient difficile, parce que le budget rétrécit. » Mais Youssef ne lâche pas l’affaire, il se battra pour son cabaret.
« On est là pour donner aux gens un moment de bonheur. Ils sont contents quand ils sortent de là. Ils restent 3h30 entre le repas et le spectacle, et ils sont heureux. »
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Si le patois a tendance à se perdre à Lille, c’est moins le cas dans d’autres communes du Nord. C’est donc un plaisir, pour la clientèle du Petrouchka, de venir pour retrouver cet accent. « Quand le film Bienvenue chez les Ch’tis est sorti, on a récupéré beaucoup de curieux. J’ai vu des Marseillais venir sur une journée à Lille, juste pour manger ici. C’est le truc le plus dingue qu’on ait fait. » Et pas d’inquiétude, si vous craignez de ne pas comprendre le patois lillois, le spectacle est conçu pour être accessible à toutes et tous !
Le cabaret : un concept qui périclite, mais pas au Petrouchka
En France, le concept du cabaret tend à se perdre. Depuis les années 1970, âge d’or des cabarets, certaines régions, comme Paris, voient leur nombre diminuer. Ce sont ceux, comme le Petrouchka, qui parviennent à s’adapter aux nouvelles générations, qui persistent dans le temps. « Les jeunes ne suivent plus cette mode, donc on essaye de s’adapter, pour ramener des jeunes. Les gens sont souvent pressés aujourd’hui, ils restent sur leurs téléphones, et n’arrivent pas à s’asseoir plus d’une heure pour un spectacle. Mais si on arrive à les attirer pendant les 3h de spectacle, on sent qu’à la fin, ils sont contents. »
Si la plupart des cabarets semblent réservés à une tranche favorisée de la population, avec des soirs à une centaine d’euros par personne, le gérant du Petrouchka essaye de réduire au maximum ses tarifs. « Pour un cabaret classique, hors Paris, c’est 80 euros. Chez moi, on est à peu près à une cinquantaine d’euros. Je n’avais pas envie d’augmenter mes tarifs, même s’il faut payer la troupe et le restaurant. Si j’augmente mes prix, les gens ne viennent plus, et ça devient compliqué. »
Les projets du Petrouchka pour la rentrée prochaine
Le Petrouchka fait aujourd’hui partie du patrimoine lillois, et a à cœur à préserver la culture de la ville, ainsi que celle du cabaret. Malgré cela, il ne cesse de se renouveler. « Ce que j’aimerais bien, c’est travailler davantage sur les réseaux sociaux. Je vais me mettre à fond pour trouver quelqu’un qui s’occupera de ça. »
Une déco d’époque façon cabaret. ©Lina Melhem
Youssef a aussi commencé, récemment, à ouvrir sa scène aux troupes bénévoles ou amateures. « Il y a trois mois, j’ai commencé à travailler avec une association, les Mardis d’ailleurs, qui vient tous les mardis faire une scène ouverte. J’ai découvert ça et j’étais super heureux, parce que tout le monde peut le faire. Ça cartonne ! »
À la rentrée prochaine, le gérant du Petrouchka aimerait accueillir d’autres scènes ouvertes, tous les mardis, pour que les débutants, les plus timides, les plus jeunes, ou les moins jeunes, puissent exposer leur talent sur la scène du cabaret. Ça donne envie !
Retrouvez donc le Petrouchka au 67 rue Royale à Lille. S’il est fermé pour l’été, réservez d’ores et déjà pour profiter de ses spectacles emblématiques et de sa cuisine traditionnelle, dès le mois de septembre.
Lina Melhem
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