La nouvelle était attendue. Elle est le fruit d’un investissement de 20 millions d’euros, d’années de négociations et d’une volonté d’anticiper pour ne pas agir dans l’urgence. Deux nouveaux forages, situés à Saint-André-le-Puy et Bellegarde-en-Forez, vont ainsi permettre à Badoit d’assurer sa pérennité économique, de maintenir sa production, et de préserver l’approvisionnement du territoire.
Deux nouveaux forages vont permettre à Badoit de maintenir sa production. ©JT/ If Saint-Etienne.
« Non il n’y a pas d’inquiétude à avoir, Badoit n’est pas menacée, il s’agit simplement d’avoir quelque chose de plus diversifié et de plus pérenne, précise Franck Maillot, directeur du site Badoit. L’idée est d’opérer un rééquilibrage avec deux forages supplémentaires, tout en continuant d’exploiter dix forages, comme c’est le cas actuellement ». Pas de production supplémentaire, mais bien une assurance pour l’avenir, et une volonté de protéger la ressource.
L’entreprise Badoit, le Syndicat intercommunal Val d’Anzieux Plancieux (Sivap), et la Communauté de communes Forez Est ont signé une convention pour 20 ans, qui sera compétente dès le 1er janvier 2026. Un partenariat ambitieux qui vise à protéger les ressources en eau, et à garantir les activités de Badoit face aux fluctuations géologiques et climatiques en cours et à venir.
10 forages actifs
Badoit a réalisé plusieurs études qui ont confirmé que la quantité d’eau à Saint-Galmier était répartie de manière inégale dans la nappe. Pas de pénurie en vue, mais les deux forages supplémentaires, situés à Saint-André-le-Puy et Bellegarde-en-Forez, vont permettre à la filiale du groupe Danone de ne pas avoir à éventuellement agir dans l’urgence par manque d’anticipation. Actuellement, Badoit compte dix forages actifs. Les deux points de captage supplémentaires permettront de laisser du temps à deux existants. Ainsi, l’eau pourra rester assez longtemps en sous-sol afin de se reminéraliser et la nappe se remplir correctement.
Jusqu’alors, ils étaient utilisés pour l’eau potable par la Communauté de communes de Forez Est. « La question de la pérennité, que ce soit en termes de quantité ou de qualité, c’est quelque chose de majeur parce que c’est la propre pérennité de l’entreprise dont il s’agit, et aussi assumer pleinement la responsabilité vis-à-vis du territoire, explique Cathy le Hec, directrice des Sources d’eaux minérales du groupe Danone Waters Europe. Ce projet a valeur d’exemple dans la co-gestion de l’eau et de partage de la ressource ».
Cap sur 2027
Elle précise que les volumes d’eau qui seront prélevés pour Badoit seront compensés grâce à des nappes du territoire de la Communauté de communes Forez Est qui n’étaient pas captées pour l’eau potable. « Chaque litre prélevé sera remplacé deux fois, pointe Cathy le Hec. Gérer une ressource telle que l’eau est une responsabilité par rapport aux territoires. C’est donc un partenariat gagnant-gagnant ».
A partir de la signature de cette convention, deux ans d’instruction réglementaire et de travaux seront nécessaires. Danone espère un nouveau millésime pour Badoit en 2027, ainsi que pour l’eau potable, afin de continuer à produire 200 millions de litres chaque année, dont 80 % conditionnées en bouteilles plastique, et 20 % en verre.
Au total, l’entreprise, qui compte 170 salariés, a réalisé un investissement de 20 millions d’euros, pris en charge par Danone, pour pouvoir réaliser les études nécessaires et exploiter ces nouveaux forages.
©JT/ If Saint-Etienne.