« Être au départ de cette course qui réunit presque 7000 coureurs sur 12 formats, ce n’était pas prévu, raconte Lambert Santelli, déjà de retour dans les cuisines du restaurant familial de Lavatoghju. Après mon abandon dans le Lavaredo fin juin et celui de Noël (Giordano) sur l’UTC, nous nous sommes motivés en nous disant : ‘Il faut qu’on fasse quelque chose’. Et cet Ultra Tour des 4 Massifs à Grenoble tombait à pic. »
Traversant le massif de Belledone et de la Chartreuse dans l’Isère, cette course était initialement longue de 97 km avec 5900 m de D+, mais les organisateurs, vendredi 18 juillet, la veille du départ, ont été contraints d’adapter le format à cause de la météo. « On a fait 20 km de moins de ce qui était prévu, avec 76 km et 3400 m de D+ ‘seulement’. Les parties au-dessus de 1500 mètres d’altitude ont été supprimées. On a couru sur un parcours de repli assez ‘goffu’, en restant en sous-bois, sur des pistes… On n’était pas parti pour ça, mais bon… »
Mais bon, qu’importe, le Balanin a fait une course sérieuse, en prenant la tête dès le début face au grand favori, l’Italien Carlo Salvetti, un habitué de cette épreuve. « Je savais que ça allait être un sacré client, il l’avait préparée sérieusement. Nous sommes partis ensemble avec Noël et l’Italien. Sur les premiers kilomètres, dans la montée vers Recoin, ce dernier s’est laissé un peu distancer. Mais je suis resté vigilant malgré tout. »
« Mes amis m’annoncent qu’il avait repris 3 minutes, du coup dans la dernière descente, ça m’a reboosté »
Noël Giordano, de son côté, laissait filer son ami à Pré Long, aux alentours du 35e kilomètre. « J’avais les jambes, de bonnes sensations. Je me sens de plus en plus à l’aise sur des courses de ce genre, au format plus roulant, explique Lambert Santelli. C’était dans la lignée de mes courses dans le Chianti ou le Lavaredo. Je m’en suis bien sorti car je me suis entraîné sur ce type de profil. Nous, les Corses, nous sommes plus habitués à de la technicité. Ici, les segments où il faut courir représentent une grosse partie du parcours, c’est différent. »
En laissant Carlo Salvetti à distance de 7, 8 minutes, le recordman du GR20 a longtemps maintenu le rythme jusqu’au dernier ravito. « Il restait une dizaine de kilomètres, mes amis m’annoncent qu’il avait repris 3 minutes, du coup dans la dernière descente, ça m’a reboosté, j’avais encore des jambes pour pousser jusqu’à l’arrivée. »
7h17 d’Uriage-les-Bains pour gagner Grenoble, Santelli était donc le premier à franchir la ligne d’arrivée, avec 10 minutes d’avance sur son principal adversaire. « Ce n’est pas un trail aussi prestigieux qu’un UTMB, mais c’est toujours gratifiant de s’imposer sur un gros événement majeur de cette région, » a reconnu le Balanin.
Avec un temps de 8h04, Noël Giordano obtenait une très belle 6e place, satisfait de sa course qui représentait pour lui une expérience bénéfique sur ce type de format.