Monté sur un banc en pierre, Sami* observe de loin, en fumant une cigarette, le ballet des hommes en blanc et des engins de chantier qui s’activent pour faire disparaître les dernières traces du campement de fortune installé sous la trémie surplombant l’avenue Jean-Jaurès, à hauteur de la gare Jean-Macé. Il vivait là, sous une tente, depuis deux mois. Quand on lui demande où il dormira ce soir, il murmure un : « Je ne sais pas, j’ai besoin de réfléchir. »
Il est à peine plus de 6 heures, ce mardi, lorsque l’opération de police est lancée pour procéder à l’évacuation du site. Cela faisait quatre ans que les tentes et autres abris de bric et de broc s’étaient installés ici, prenant de l’ampleur au fil du temps jusqu’à atteindre une centaine de personnes ces dernières semaines. Quatre ans que, dans le quartier, riverains et commerçants réclamaient la fin de l’occupation en dénonçant l’inertie des pouvoirs publics face à la…