L’armée israélienne « doit cesser » de tuer des civils palestiniens se rassemblant aux points de distribution d’aide humanitaire à Gaza, a tonné mardi 22 juillet 2025 la cheffe de la diplomatie de l’Union européenne, Kaja Kallas. « J’ai clairement indiqué que l’armée israélienne devait cesser de tuer des personnes aux points de distribution » d’aide humanitaire, a-t-elle déclaré sur X après un entretien avec le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.

Tuer des civils cherchant de l’aide à Gaza « est indéfendable », a insisté la responsable estonienne. « Les civils ne peuvent pas être pris pour cible. Jamais. Les images de Gaza sont insoutenables », a appuyé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, sur X également. « Cela doit cesser maintenant. Israël doit respecter ses engagements », a-t-elle martelé.

« Il suffit de regarder l’horreur qui se déroule à Gaza, avec un niveau de mort et de destruction sans équivalent dans l’histoire récente. La malnutrition explose. La famine frappe à toutes les portes », a fustigé de son côté le président de l’Onu, Antonio Guterres.

« Toutes les options restent sur la table »

L’Union européenne a annoncé il y a deux semaines avoir conclu un accord avec Israël sur une amélioration des livraisons d’aide humanitaire à Gaza. « Israël a respecté certains engagements, comme je l’ai déjà indiqué la semaine dernière, mais il est clair qu’il reste encore beaucoup à faire », a estimé mardi un porte-parole du service diplomatique de l’UE, Anouar El Anouni, soulignant que Kaja Kallas « maintenait la pression » auprès d’Israël.

La Haute représentante aux Affaires étrangères de l’UE a précisé avoir rappelé au ministre israélien que « toutes les options restaient sur la table » si Israël ne respectait pas ses engagements. Un rapport de la Commission européenne, présenté fin juin aux Vingt-Sept, estime qu’Israël a violé l’article 2 de l’accord d’association qui l’unit à l’UE, en matière de respect des droits de l’homme.

En conséquence, la responsable estonienne a préparé une liste d’options possibles pour les 27 : suspension de l’accord tout entier, interdiction des exportations en provenance des territoires palestiniens occupés, révision de la politique de visas ou encore suspension de la partie commerciale de l’accord d’association.

Toute décision requiert l’unanimité des 27 pays membres ou la majorité qualifiée s’il s’agit de la partie commerciale de l’accord. Les ministres des Affaires étrangères de l’UE, très divisés sur le sujet, ont préféré renvoyer à plus tard toute décision, lors d’une réunion à Bruxelles le 15 juillet. Ils doivent se retrouver fin août pour une réunion informelle à Copenhague, (Danemark), dont les autorités ont pris ce mois-ci la présidence semestrielle de l’UE.

La France veut un accès pour la presse libre à Gaza

La France, par la voie de Jean-Noël Barrot a demandé mardi que « la presse libre et indépendante puisse accéder à Gaza pour montrer » ce qu’il se passe. « Nous avons l’espoir de pouvoir faire sortir quelques collaborateurs de journalistes dans les prochaines semaines », a ajouté le ministre des Affaires étrangères sur France Inter, évoquant le cas de plusieurs collaborateurs de l’AFP sur place.

La France condamne également « avec la plus grande fermeté » la « déplorable » extension de l’offensive israélienne à Gaza lancée lundi, « qui va aggraver une situation déjà catastrophique ».