La situation humanitaire continue de se dégrader à Gaza. Le directeur d’un des plus importants hôpitaux a affirmé ce mardi que 21 enfants étaient morts de malnutrition et de faim au cours des 72 dernières heures. L’ONU et des ONG font régulièrement état d’un risque de famine dans le territoire palestinien assiégé par Israël après plus de 21 mois de conflit, déclenché par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

« Personne doté d’un minimum de dignité humaine ne peut accepter cette cruauté, dans laquelle des dizaines de personnes innocentes meurent chaque jour parce qu’elles ne trouvent pas un morceau de pain ou une gorgée d’eau », a commenté Recep Tayyip Erdogan, le chef de l’Etat turc, lors d’un discours à Istanbul. Par ailleurs, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme Volker Türk a alerté ce mardi sur le risque « extrêmement élevé » de violations graves du droit international après l’extension des opérations militaires israéliennes à Gaza.

L’armée israélienne a étendu lundi son offensive dans un nouveau secteur de la bande de Gaza, à Deir al-Balah, dans le centre du territoire palestinien, et entend agir dans des zones où elle n’était jamais allée au cours des vingt et un mois de guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas, sommant les habitants d’évacuer les lieux. « Les derniers ordres israéliens de déplacement, suivis par des attaques intensives dans le sud-ouest de Deir al-Balah […] ont aggravé la souffrance des Palestiniens affamés. Il semblait impossible que le cauchemar puisse empirer. Et pourtant, c’est le cas », a commenté Volker Türk.

Plus de 1.000 personnes tuées alors qu’elles cherchaient de l’aide

« Étant donné la concentration de civils dans la région, et les moyens et méthodes de guerre employés par Israël jusqu’à présent, les risques […] de violations graves du droit international humanitaire sont extrêmement élevés », a-t-il averti. Le Haut-Commissaire souligne également que « la zone visée » par les attaques israéliennes « abrite également plusieurs organisations humanitaires, y compris des cliniques, d’autres installations médicales, des abris, une cuisine communautaire, des centres d’accueil, des entrepôts et d’autres infrastructures essentielles ».

« Je rappelle à Israël que le déplacement permanent de personnes vivant sous son occupation équivaudrait à un transfert illégal, ce qui constitue un crime de guerre et, dans certaines circonstances, un crime contre l’humanité », a mis en garde Volker Türk. Selon le Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), entre 50.000 et 80.000 personnes se trouvaient alors dans la zone et près de 88 % du territoire de Gaza est désormais soumis à un ordre d’évacuation israélien ou inclus dans une zone militarisée israélienne.

L’armée israélienne « doit cesser » de tuer des civils palestiniens se rassemblant aux points de distribution d’aide humanitaire à Gaza, a affirmé de son côté la cheffe de la diplomatie de l’Union européenne, Kaja Kallas. L’ONU a accusé l’armée israélienne d’avoir tué à Gaza, depuis fin mai, plus de 1.000 personnes qui tentaient d’obtenir de l’aide, dont la grande majorité près des sites de la fondation GHF soutenue par les Etats-Unis et Israël.