Par
Laure Gentil
Publié le
22 juil. 2025 à 18h02
Le tribunal correctionnel de Nantes a condamné, ce lundi 21 juillet 2025, un homme de 87 ans qui avait frappé sa femme, à laquelle il est marié depuis 1956, lors d’un déjeuner, chez eux à Couëron (Loire-Atlantique), suite à une altercation concernant le poste de télévision.
Une dispute avait en effet éclaté deux jours plus tôt, samedi 19 juillet 2025, au sein de ce couple originaire de Croatie. Alors qu’ils partageaient le repas du midi, Ernest C. et Melkior C. s’étaient accrochés au sujet de la télévision, que le mari voulait éteindre pour « manger tranquillement ».
Ensuite, « elle s’est levée, a tourné autour de la table, a crié sur moi et m’a tapé avec sa canne sur le bras gauche », a relaté le retraité lors de l’audience de comparution immédiate. « Je l’ai attrapée, je lui ai dit « assez » et elle a « glissé par terre », a-t-il aussi décrit aux magistrats.
« Il la considère comme son esclave »
La version de sa femme était toutefois très différente : celle-ci, qui n’était ni présente ni représentée à l’audience publique, avait affirmé aux enquêteurs que c’était bien le « coup de poing » de son mari qui l’avait fait « tomber par terre ».
Le bracelet anti-chute qu’elle portait avait alors automatiquement prévenu les pompiers qui avaient eux-mêmes contacté les gendarmes dans la foulée. La femme a cependant refusé d’être examinée par un médecin légiste : aucune incapacité totale de travail (ITT) n’a donc pu être fixée.
L’un de leurs quatre enfants, seul à demeurer dans la région, n’a pas souhaité être entendu au cours de la procédure en tant que témoin. Il a toutefois confié à l’enquêteur social son « inquiétude » quant à un retour au domicile de son père.
« Cela dure depuis des années, il la considère comme son esclave » a-t-il martelé. La victime a elle aussi confirmé subir des violences mais a dit espérer qu’il soit « sage ». « Si ça se passe mal, il ira en maison de retraite » a-t-elle certifié aux gendarmes.
Il pourra rester au domicile
La veille de cette dispute, cet ancien menuisier avait « déjà été interpellé » pour être entendu en audition libre, a rappelé le procureur de la République. L’octogénaire avait même été condamné en décembre 2024 en son absence – il était à l’hôpital – pour d’autres faits de « violences conjugales » sur son épouse. Pour « mettre madame à l’abri », le magistrat a requis une « interdiction de paraître au domicile ».
L’avocate du prévenu s’est toutefois fermement opposée à cette mesure. « Le dossier n’est pas si clair que cela. Le 18 juillet, elle avait tenté de le frapper avec un porte-assiette », a-t-elle nuancé en s’appuyant sur les dires de leur fils. Son client souffre par ailleurs de nombreux problèmes de santé : « diabète », « tension », « goutte », « hernie discale » ou encore « récente amputation d’orteils ».
Le tribunal correctionnel de Nantes a donc finalement condamné l’homme de 87 ans à six mois de prison avec sursis probatoire pendant dix-huit mois avec une obligation de soins.
Aucune mesure d’éloignement n’a été prononcée à l’encontre du prévenu. « Je souhaite que ça continue en bon chemin », a conclu le principal concerné, après avoir répété qu’il n’était « pas un danger » pour sa femme.
ED et CB (PressPepper)
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