Si le recours aux données est loin d’être une nouveauté dans l’univers aujourd’hui très scientifique de la petite balle blanche, il est en revanche relativement nouveau en ce qui concerne les plus jeunes. « Les meilleurs pros du monde ont tous ça autour d’eux. Tout est mesuré, organisé, suivi ; il n’y a aucune place pour le doute. Les staffs des top players ont toutes ces données à disposition et organisent ensemble le travail de l’athlète en fonction », expose Damien Guinard. « Avec les jeunes, on a commencé en octobre dernier lors des Interligues. C’est donc la première fois qu’on fait ça au CFJ, sur une épreuve individuelle d’une toute autre dimension. On est entrés dans la phase d’industrialisation, et d’ici trois ans j’espère, on pourra sortir les minima, moyennes et maxima qui nous intéressent, et on pourra les corréler aux caractéristiques physiques des jeunes et à leurs statistiques de jeu sur le parcours. »

Même si les données ne sont pas dévoilées individuellement afin de permettre à chacun de rester concentré sur son championnat, la démarche séduit visiblement les jeunes, qui manifestent un sérieux et une envie de bien faire comme s’ils passaient un examen. « De toute façon, on peut dire que la seule chose qui les intéresse, c’est la distance et la vitesse maximale de swing : « Est-ce que je swingue plus vite que le copain ? » » rigole le technicien. « Mais le plus impressionnant, c’est l’intérêt que ça suscite chez les parents, entraîneurs, cadres techniques et autres accompagnateurs, qui montrent beaucoup d’intérêt et de curiosité. Les gens commencent à comprendre que la data est un outil qui peut aider au développement des jeunes. »