Par

Adrien Tisserand

Publié le

22 juil. 2025 à 19h08

Des papiers d’identité, des cartes vitales, un sac de marque, des vélos et même un drone… Tous ces objets, dérobés dans des voitures, ont été retrouvés le 1er juillet 2025 par la police, suite à la perquisition d’un appartement situé rue Verte à Rouen.

La raison ? Un chat qui miaulait intempestivement dans le logement, conduisant une voisine à appeler les pompiers. Ces derniers ont pu accéder à l’appartement. Ils ont été interpellés par une dizaine de cartes d’identité posées sur un bureau. Ils ont alors alerté la police.

Le prévenu avait une fausse identité

La police retrouve sur place un titre de séjour espagnol et un passeport algérien appartenant à un certain Djamel*. Les forces de l’ordre trouvent également un bail de location. La propriétaire de l’appartement confirme que le prévenu est bien son locataire.

Les autorités analysent ses papiers et, avec l’aide de la police aux frontières espagnole, ils s’aperçoivent que les papiers de Djamel sont des faux et qu’il s’appelle en réalité Ismaël*. C’est le même homme qu’ils aperçoivent sur les vidéos prises par le drone volé.

Un prévenu énigmatique

À l’audience, Ismaël, âgé de 21 ans, laisse beaucoup de zones d’ombre : il reconnait avoir utilisé ces faux papiers pour pouvoir obtenir l’appartement « plus facilement », selon lui. Il reconnait aussi avoir signé le bail au nom d’un ami à lui, que les policiers n’ont pas réussi à identifier.

Le prévenu indique n’avoir passé que quatre jours dans cet appartement, pourtant son téléphone y bornait tous les jours du mois de juin. Un téléphone dont il refuse de donner le code aux policiers, lorsqu’il est saisi. Il ne reconnaît ni les vols, ni le recel et indique vivre chez sa petite amie, mais refuse d’en dire plus.

Plusieurs parties civiles présentes à l’audience réclament un préjudice moral et matériel pour les vols subis, mais le prévenu n’est pas poursuivi pour ces vols. L’audience sur les intérêts civils aura lieu le 6 mai 2026.

29 faits de recels, commis en récidive

Le ministère public met en avant plusieurs incohérences dans les explications du prévenu, ne comprenant pas pourquoi ce dernier s’est fait passer pour un homme d’origine algérienne alors qu’il est d’origine syrienne. De plus, il explique qu’on « ne sait pas si c’est lui qui a volé ces objets ou s’il fait partie d’une bande organisée ». Il requiert ainsi huit mois de prison avec maintien en détention et 10 ans d’interdiction de présence sur le territoire français.

La défense du prévenu demande la relaxe, arguant qu’il n’a pas été interpellé le 1er juillet en possession des documents volés et qu’il n’y a pas assez d’éléments tangibles pour une comparution immédiate, jugée « hâtive ». Le prévenu ajoute qu’il veut que le tribunal lui donne « une dernière chance » pour intégrer la Légion étrangère.

Huit mois de prison ferme

Lors du délibéré, l’homme de 21 ans est reconnu coupable des faits de recel de vol provenant d’un bien en récidive qui lui sont reprochés. Il est condamné à huit mois de prison ferme avec maintien en détention et une interdiction de séjourner sur le territoire français pendant cinq ans, les scellés lui sont également confisqués**.

* Les prénoms ont été modifiés

**Cette peine est susceptible d’appel. Tout justiciable demeure présumé innocent tant que toutes les voies de recours n’ont pas été épuisées

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