Le jeune demi d’ouverture formé à l’USAP qui s’est illustré la saison dernière à Tarbes, rêve de se faire une place au soleil au pied de la Cité, en Pro D2.

En rugby, la liaison Perpignan-Carcassonne a toujours formidablement fonctionné. C’est même devenu un trajet si fréquenté, qu’elle s’assimile presque aujourd’hui à une ligne Très Grande Vitesse.

Avec des passagers souvent prestigieux, voire VIP. Il y eut ainsi dans un proche passé Ovidiu Tonita (2012-2016), Gilles Bosch (2013-2015 puis 2017-2020), Fabien Grammatico (2014-2020), Maxime Oltmann (2017-2020), Romuald Seguy (2019-2021), Raphaël Carbou (2020-2025), Gaëtan Pichon (2020-2022, puis depuis 2023), Pierre Reynaud (2021-2023), Baptiste Moreno (depuis 2023), Corentin Bousquet (depuis 2023), Lilian Pichon (depuis 2024)… Auquel se rajoute à présent Alexandre Perez (23 ans, 1m75, 78 kg). Une véritable ‘’Catalane Connexion’’ …

Hasard de la période, en comptant le manager Bernard Goutta arrivé au pied de la Cité en décembre dernier, Alexandre Perez est le treizième renfort issu de la formation usapiste. Treize, un chiffre porte-bonheur ? « Exactement ! J’étais aussi en contact avec Chambéry. Carcassonne, du coup, me rapproche de Perpignan où il y a toute ma famille. Et en plus de ça, je rejoins Corentin Bousquet qui est mon meilleur ami depuis que j’ai trois ans. On a joué enfant dans le même club. Lilian Pichon est aussi un de mes très bons amis aussi. Ça a joué dans mon choix. Enfin, le projet que Bernard Goutta m’a présenté m’a vraiment plu… Donc, j’ai choisi Carcassonne sans hésitation. Et par chance, le club accède à la Pro D2 au terme d’une finale à laquelle j’ai d’ailleurs assisté. »

Des premiers pas à l’ESC-BAC-ASP…

Après des débuts en culottes courtes à l’école de rugby de l’Entente Peyrestortes, Baixas, Espira de l’Agly de 2007/2014, Alexandre Perez intègre le club fleuron du département, l’USAP en 2014. Il y passe dix ans, dispute en 2021 une finale Espoirs contre le Stade Toulousain, participe à quelques stages nationaux en U20, à cinq matches de Top 14, quatre en challenge cup, mais demande en mai 2024 à être libéré de sa dernière année de contrat.

« Il y avait beaucoup de concurrence. Tarbes m’avait contacté. Je savais que j’allais continuer en espoirs et faire deux, trois feuilles avec l’USAP. Ça ne m’intéressait pas trop. Je préférais avoir beaucoup plus de temps de jeu en Nationale. »

 

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Un an plus tard, le bilan est flatteur pour le Catalan de naissance qui possède des racines audoises notamment quillanaises du côté paternel : vingt matches disputés dont dix-sept en tant que titulaire, cent-soixante-et dix-sept points inscrits (4 essais dont deux contre Carcassonne, 35 pénalités, 26 transformations), il termine même meilleur réalisateur du Stado ! Et ce malgré un exercice prématurément interrompu le 1er mars dernier à Langon (succès 22-23) sur un gros KO et une mâchoire fracturée.

Pas suffisant toutefois pour effacer une première en Nationale en tout point réussie. « Le changement fut spécial car Tarbes, ce n’est pas Perpignan. Mais je me suis super bien adapté. Le niveau est forcément un peu plus faible que le Top 14, mais beaucoup plus élevé que le championnat espoirs qui a beaucoup moins de visibilité que par le passé. Donc finalement, ça a été bénéfique pour moi. Dans ma tête, je partais vraiment pour m’aguerrir, avoir du temps de jeu et l’espoir ensuite de rebondir ailleurs. » Et le pari réussi

… jusqu’à la Pro D2 avec l’USC

En effet, il tape dans l’œil des sergents recruteurs carcassonnais qui obtiennent sa signature pour deux saisons (2025-2027). « Par chance, mes deux meilleurs matches de la saison furent contre Carcassonne », lance humblement l’intéressé. Bon buteur, généreux dans l’effort et les prises d’initiatives, doté d’appuis et d’une vitesse d’exécution qui lui permettent de casser les défenses adverses, Alexandre Perez a souvent crevé l’écran sous les couleurs tarbaises.

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Tant et si bien qu’aujourd’hui, il veut plus loin et plus grand. « Mon objectif à Carcassonne, c’est d’avoir le plus de temps de jeu possible et apporter à l’équipe. À 23 ans, on cherche encore à progresser. Après, je sais qu’il y a de la concurrence forte avec Johnny et Gabin. Mais tant que c’est de la concurrence saine, c’est bénéfique pour tous. Je vais découvrir le championnat de Pro D2 qui est une compétition de plus en plus dure. On voit que le maintien, tout comme le Top 6, se joue de plus en plus lors des dernières journées. Il faut donc être régulier toute l’année, aller chercher des points le plus possible là où tu peux et gagner le plus possible à la maison. C’est un championnat dur, qui va plus vite que la Nationale et qui tape plus fort. Il faut être prêt. »