Selon la BBC, qui cite le directeur de l’hôpital Al-Shifa de Gaza, au moins 21 enfants sont morts de faim et de malnutrition durant les trois derniers jours. Quelque 900 000 enfants de Gaza souffrent de la faim et 70 000 d’entre eux sont en état de malnutrition, explique le docteur Mohammed Abu Salmiya à la BBC. Selon le médecin, les diabétiques et les malades rénaux sont particulièrement menacés par la famine.

En plus de ces chiffres provenant de l’hôpital Al-Shifa, le ministère de la santé dirigé par le Hamas précise que 15 autres personnes sont mortes de faim et de malnutrition à Gaza au cours de la journée écoulée. Cela porte le nombre total de ces morts à 101, selon le ministère, dont 80 enfants.

Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a appelé sur France Inter ce mardi à ce que la «presse libre et indépendante puisse accéder à Gaza pour montrer ce qu’il s’y passe et pour en témoigner». Une déclaration qui fait écho à un communiqué publié la veille par la Société des journalistes (SDJ) de l’Agence France Presse (AFP). La SDJ s’est dite inquiète de la santé de ses collaborateurs sur place. Une crainte partagée par la direction de l’AFP, qui affirme qu’ils «se trouvent dans une situation effroyable» et qu’ils risquent «de mourir». Jean-Noël Barrot a affirmé avoir «l’espoir de pouvoir faire sortir quelques collaborateurs de journalistes dans les prochaines semaines». Le ministre a également condamné «avec la plus grande fermeté» la «déplorable» extension de l’offensive israélienne à Gaza, lancée lundi, «qui va aggraver une situation déjà catastrophique».

L’organisation des Nations unies a accusé ce mardi 22 juillet l’armée israélienne d’avoir tué à Gaza, depuis fin mai, plus de 1 000 personnes qui tentaient d’obtenir de l’aide humanitaire. «766 d’entre elles ont été tuées à proximité des sites de la GHF [Gaza Humanitarian Foundation, structure controversée pilotée par Israël avec le soutien des Etats-Unis] et 288 à proximité des convois d’aide de l’ONU et d’autres organisations humanitaires», a précisé le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, affirmant que ces personnes ont été tuées «par l’armée israélienne».

Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a déclaré sur X lundi que des soldats israéliens étaient entrés dans la résidence du personnel de l’agence onusienne à Gaza. Alors que l’enclave est visée par une nouvelle offensive terrestre d’Israël, l’homme dénonce des attaques contre plusieurs de ses locaux. Les militaires ont «forcé des femmes et des enfants à évacuer les lieux à pied», tandis que «le personnel masculin et des membres de leur famille ont été menottés, déshabillés, interrogés sur place et contrôlés sous la menace d’une arme», décrit le directeur de l’OMS. Tedros Adhanom Ghebreyesus a également condamné l’attaque du principal entrepôt de l’OMS, à Deir el-Balah, ajoutant qu’un «cessez-le-feu n’est pas seulement nécessaire, il n’a que trop tardé».

«Dégoûtant ! 25 nations mettent la pression sur Israël au lieu de le faire sur les sauvages du Hamas», a déclaré sur X lundi Mike Huckabee, l’ambassadeur américain en Israël. Le chrétien évangélique est très proche des idées de la droite israélienne et opposé à toute idée d’Etat palestinien. Sa déclaration intervient en réponse à l’appel de 25 pays, dont la France et le Royaume-Uni, de mettre fin «immédiatement» à la guerre dans le bande de Gaza. Le diplomate américain considère que dans leur déclaration commune publiée lundi, ces Etats «blâment Israël». Ils appellent à se rassembler «autour d’un message simple et urgent : la guerre à Gaza doit cesser immédiatement», disant que «la souffrance des civils à Gaza a atteint de nouveaux sommets». Après plus de 21 mois de conflit, les quelque deux millions de Palestiniens assiégés par Israël à Gaza sont au bord de la famine. Ils dénoncent «le refus du gouvernement israélien de fournir une assistance humanitaire essentielle à la population civile», ce qui est «inacceptable».

Le camp de réfugiés palestiniens d’Al-Shati, dans le nord de Gaza, a été visé par des frappes israéliennes ce mardi, annonce le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal. Selon ses dires, 13 personnes ont été tuées et plus de 50 autres ont été blessées. Situé sur le littoral de la Méditerranée, le camp abrite des milliers de Palestiniens dans des tentes et des abris de fortune. La quasi-totalité des 2,4 millions d’habitants de Gaza ont été déplacés depuis le 7 octobre 2023. Mahmoud Bassal a annoncé la mort de deux autres personnes à Deir el-Balah, où l’armée israélienne a annoncé lundi qu’elle étendait ses opérations et ordonné à la population d’évacuer. Selon le Bureau de coordination humanitaire de l’ONU (Ocha) entre 50 000 et 80 000 personnes se trouvent dans ce secteur, considéré jusqu’à présent comme relativement sûr.

A son retour de Gaza ce mardi, Pierbattista Pizzaballa, le patriarche latin de Jérusalem, a déclaré que la situation humanitaire y était «moralement inacceptable et injustifiable». «Nous avons vu des hommes attendre pendant des heures sous le soleil dans l’espoir d’un simple repas», raconte l’homme d’Eglise, plus haute autorité catholique d’Israël. Il a fait savoir que son institution et que «toute la communauté chrétienne ne les abandonneraient jamais».

Mise à jour à 19 h 45, avec les déclarations du Haut commissariat aux droits de l’homme de l’ONU concernant le bilan meurtrier lors des distributions alimentaires