Valentin Paret-Peintre aura le droit à sa toile. A la sortie de Garrigues-Sainte-Eulalie, dans le Gard, Yves Baudy accroche ses créations sur des panneaux en bois. Le long d’un champ de blé, elles sont immanquables pour les coureurs. L’ancien employé de banque «qui ne faisait rien» s’est mis à peindre à la retraite. Des tableaux à l’huile sur des toiles en lin, très réalistes et expressifs : Eddy Merckx en jaune, gueule ouverte, avec le drapeau de la Belgique. Julianix à la conquête de la toison d’or, représentant Julian Alaphilippe, juché sur son vélo, en braie rouge et marcel de champion du monde, glaive à la ceinture. Il toise une carte de la Gaule à la manière d’Astérix, un petit village sous une loupe : La bataille de la Fosse-aux-Loups, l’une de ses anciennes victoires. L’artiste en déplie une autre : le mont Ventoux, son observatoire et les portraits d’anciens gagnants, Marco Pantani, Richard Virenque, Bernard Thévenet… On demande à Yves Baudy de nous la vendre, il refuse : «Ça me prend trop de temps.»
L’homme a un an désormais, jusqu’au prochain Tour, pour rendre hommage à Valentin Paret-Peintre et son triomphe en haut du géant de Provence, la première victoire française. Personnage fascinant pour un dessinateur : il est si menu et fin, 1,76 m, 52 kilos ! Tellement mince, même pour les critères du vélo. Paret-Peintre est longiligne comme Phil Defer, l’adversaire de Lucky Luke. Sans doute fallait-il être un peu brigand dans l’âme pour