C’est d’ailleurs assis dans un trône qu’il a donné son ultime concert avec Black Sabbath le 5 juillet dernier. Un show d’adieu pour lequel il était entouré par ses comparses Tony Iommi, Geezer Butler et Bill Ward, donné devant 45 000 fans et retransmis dans le monde entier depuis Birmingham, surnommée la capitale du heavy metal, lieu de naissance du chanteur. Un spectacle opportunément intitulé « Back to the Beginning » auxquels ont aussi participé Metallica, Guns N’ Roses, Tool, Anthrax, Pantera et Gojira, le groupe de metal français qui s’est illustré lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris l’an dernier. Entre autres…
Les membres originaux de Black Sabbath se réunissent pour la 1ère fois depuis 20 ansPionnier du heavy metal
Né en 1948 à Birmingham, en Angleterre, John Michael Osbourne de son vrai nom a révolutionné le hard rock avec Black Sabbath, le groupe dont il était le chanteur. Leur premier album, éponyme, avec ses riffs de guitare lourds et ses textes sombres, a posé les bases du heavy metal. Suivront Paranoid l’année suivante, avec les désormais classiques « War Pigs », « Iron Man » et « Paranoid », Master of Reality en 1971 et Vol.4 un an plus tard. Autant d’albums qui ont eu une influence considérable sur des formations comme Iron Maiden, Metallica ou encore Pantera.
Même les Rolling Stones ont classé Paranoid parmi les dix albums metal les plus indispensables de tous les temps. Sans surprise, le groupe a été intronisé au Rock & Roll Hall of Fame en 2006. Et Ozzy Osbourne a vu son nom s’y ajouter à titre personnel l’an dernier. Bien qu’évincé par ses camarades de Black Sabbath en raison de ses addictions en 1979, le chanteur a poursuivi une carrière solo tout aussi remarquable en mettant toutefois un peu d’eau dans son vin… Pardon, de pop dans son heavy metal ! Il a rencontré le succès commercial avec Blizzard of Oz en 1981, propulsé par le single « Crazy Train », un classique à nouveau, puis Diary of a Madman sorti l’année suivante. Un succès qui se poursuivra pendant les décennies suivantes avec No Rest for the Wicked en 1988, No More Tears en 1991 ou plus récemment Ordinary Man, l’album du retour en 2020, avec les participations d’Elton John, Slash, Post Malone et des membres de Guns N’ Roses et Red Hot CHili Peppers.
Sur Patient Number 9, son dernier album sorti en 2022, Ozzy Osbourne avait encore accumulé les collaborations prestigieuses, que ce soit avec son ex-comparse de Black Sabbath Tony Iommi ou Jeff Beck. Dire qu’il laisse derrière lui une discographie phénoménale est un euphémisme. Si avec Black Sabbath il a changé l’histoire du rock, en solo, il a enfoncé le clou.
Ozzy Osbourne révèle qu’il suit une thérapie pour addiction sexuelleDes décapitations qui ont forgé sa légende
Impossible d’évoquer la carrière d’Ozzy Osbourne sans parler de ses prestations scéniques et autres frasques qui lui ont longtemps valu de faire la Une des tabloïds. Âmes sensibles, c’est le moment de fermer les yeux. Le chanteur doit sa légende à deux décapitations. La première lorsqu’ivre, il a arraché la tête d’une colombe avec ses dedans dans les locaux de Sony, sa maison de disques, la seconde lorsqu’il fait de même avec une chauve-souris, sur scène cette fois, ce qui lui vaut de se faire vacciner contre la rage en urgence. De quoi le faire passer pour un grand malade ou un suppôt de Satan.
Ozzy Osbourne a vaincu la malédiction
Sataniste, Ozzy Osbourne ne l’était pas. Il a d’ailleurs toujours refusé de jouer dans des festivals organisés par des adeptes de cette pratique. Par contre, avec lui, toute l’imagerie gore et les excès étaient bien de sortie, avec des côtés très sulfureux, de quoi effrayer les parents des fans et de nombreuses associations américaines qui n’ont pas manqué de réclamer l’interdiction de ses tournées au motif qu’il avait une mauvaise influence sur les ados. Qu’importe sa réputation, la chanteur a tracé sa route, réussissant à s’adjuger un show télévisé façon De Pfaff, dans lequel sa famille et lui étaient suivis au quotidien par les caméras chez eux, à Los Angeles. 52 épisodes diffusés sur trois ans sur MTV et un succès colossal.
Histoire de ne pas faire mentir la légende, Ozzy Osbourne a, à l’occasion du concert du 5 juillet, mis en vente dix canettes vides au prix de 450 dollars pièces. Des canettes vidées par ses soins et portant donc son ADN. « Mon ADN est dans cette canette. Vous pourriez me cloner ; mais pourquoi diable voudriez-vous faire ça ? », avait-il précisé, tout en ajoutant que ni l’intégrité de l’ADn ni le clonage n’étaient garantis. Sulfureux un jour, sulfureux toujours. Et surtout très rock’n’roll.