Des rues bondées, des yeux partout et pourtant… Selon une source policière, les agressions sexuelles se multiplient en cette période de Festival et de forte affluence. Trois jours à peine après l’agression sexuelle de l’ex-Miss France Rachel Legrain-Trapani alors qu’elle distribuait des flyers pour son spectacle au Festival Off, une femme de 35 ans a également subi les attouchements d’un homme de 36 ans, en pleine rue à Avignon, dimanche 20 juillet au soir.

« Beaucoup de gens ont assisté à la scène, sans réagir  »

Il est environ 23 h 20, dimanche 20 juillet, lorsque l’Avignonnaise sort d’un spectacle avec une amie et marche tranquillement en direction de la place des Corps-Saints.

En dépit de l’heure, mais Festival oblige, la rue est encore bien animée quand la victime reçoit une main aux fesses donnée par derrière « avec élan », comme elle décrit aux policiers, avant de se maintenir quelques secondes.

Choquée, elle explique avoir hurlé sur son agresseur, interpellé peu après en état d’ivresse manifeste par la police municipale.

Lors de son audition, la trentenaire a déploré que « beaucoup de gens aient assisté à la scène, sans réagir ».

Une autre victime lui avait sectionné un bout de langue

Vêtu d’une chemise blanche à manches courtes, le regard vif et avec la ferme volonté de s’exprimer sur les faits, son agresseur Chamseddine H. est de retour dans le box du tribunal correctionnel d’Avignon, après une précédente condamnation en mars 2023.

Vivant à la rue, sans ressources ni travail connu, le Tunisien de 36 ans a passé près de deux ans derrière les barreaux du Pontet pour une précédente agression sexuelle particulièrement glaçante.

En février 2023, sa victime lui avait arraché un bout de langue avec les dents alors que le trentenaire était en train de l’embrasser de force et d’essayer de mettre la main dans son pantalon en pleine rue. La jeune femme avait ensuite remis l’organe au commissariat de police d’Avignon.

Questionné par le tribunal et aidé par un traducteur, le prévenu a fait part d’un véritable problème d’alcool, mais a nié cette nouvelle agression sexuelle.

« Quand j’ai de l’argent, je bois. Quand je n’ai pas d’argent, je ne bois pas », a simplement expliqué Chamseddine H., témoignant d’une situation personnelle catastrophique.

Selon le psychiatre qui l’a expertisé lors de sa garde à vue, le trentenaire dont l’histoire n’est pas connue ne souffre d’aucune pathologie psychiatrique, mais représente un danger au sens criminologique, lié à sa personnalité.

Lors de ses réquisitions, le procureur de la république Nicolas Delpierre a tenu à rappeler que les femmes étaient « les principales victimes de ce type de comportement en cette période de grands événements », en témoigne la circulaire du garde des Sceaux communiqué au tribunal judiciaire le 3 juillet 2025.

« Le problème principal est que vous n’assumez pas », a-t-il adressé au prévenu avant de requérir trois ans de prison avec mandat de dépôt et une nouvelle interdiction de territoire d’une durée de dix ans.

Reconnu coupable, Chamseddine H. a été condamné à deux ans de prison avec mandat de dépôt et à dix ans d’interdiction du territoire.