Ces incendies, survenus en janvier, sont les plus coûteux de l’histoire américaine, alors que les restes d’une 31e victime ont été retrouvés lundi.
Le terrible incendie de «Camp Fire» de 2018, à une soixantaine de kilomètres au nord de Sacramento, en Californie, a tenu plusieurs années le titre d’incendie de forêt le plus meurtrier de l’État américain. Il était aussi considéré comme le plus coûteux du pays avec les pertes économiques estimées à 13 milliards de dollars (11 milliards d’euros). Début janvier, les incendies de Palisades et d’Eaton, dans le comté de Los Angeles, en Californie du Sud, l’ont largement dépassé.
Dans un rapport de Gallagher Re, une société mondiale spécialisée dans la réassurance, relayé par USA Today, les pertes économiques liées à ces deux feux monstres sont estimées à 65 milliards de dollars (55 milliards d’euros) : 37 milliards de dollars pour les incendies de Palisades (31 milliards d’euros), 28 milliards de dollars pour ceux d’Eaton (24 milliards d’euros). Ces sinistres ont entraîné la mort de 31 personnes – les restes d’une nouvelle victime ont été retrouvés lundi – et la destruction de plus de 16.200 bâtiments. «Nous parlons de deux des incendies les plus coûteux jamais enregistrés à l’échelle mondiale », a indiqué Steve Bowen, directeur scientifique de Gallagher Re, à nos confrères américains. «Nous sommes confrontés à une nouvelle réalité concernant la saisonnalité des feux de forêt», a-t-il ajouté.
Secteur immobilier sous tension
La principale explication pour déchiffrer ce chiffre est à trouver derrière la localisation de ces feux: il s’agit de l’un des marchés immobiliers les plus chers des États-Unis. Les deux incendies, déclarés le 7 janvier, ont été circonscrits au bout de trois semaines. Au total, la série d’incendies qui ont frappé l’immense agglomération bordant l’océan Pacifique a brûlé une superficie de plus de 150 kilomètres carrés. Ils se sont initialement propagés très rapidement à cause de vents violents, avec des rafales qui ont parfois atteint 160 km/h. Leur cause exacte fait toujours l’objet d’une enquête.
Selon une étude menée par des dizaines de chercheurs et publiée fin janvier, le changement climatique provoqué par l’homme a préparé le terrain aux incendies en réduisant les précipitations, en desséchant la végétation et en prolongeant le dangereux chevauchement entre les conditions de sécheresse propices aux feux et les puissants vents de Santa Ana, qui soufflent en hiver.
110 milliards de dollars de pertes pour les États-Unis
L’événement avait provoqué des passes d’armes entre le gouverneur démocrate de Californie, Gavin Newsom, et Donald Trump, ce dernier accusant le premier de mauvaise gestion de l’eau. Le président américain avait ensuite ordonné l’ouverture de réservoirs, une décision qui a abouti au gaspillage de milliards de litres d’eau, selon des experts. Plus de six mois après cette tragédie, la reconstruction des zones touchées représente un chantier dantesque pour les autorités locales.
Toujours selon le rapport de Gallagher Re, les États-Unis concentrent à eux seuls 73% des pertes économiques mondiales liées aux catastrophes naturelles survenues au cours du premier semestre 2025. Sur cette même période, la première puissance économique mondiale a connu 15 événements climatiques dépassant le milliard de dollars, contre six dans le reste du monde, pour un total de 110 milliards de dollars de pertes (94 milliards d’euros).