Le 18 mai dernier, le jardin Louise et Joseph Schwartz était inauguré en grande pompe par les élus écologistes dans le quartier Grand Trou du 8e arrondissement de Lyon.
Des plantations, des jeux pour enfants, une fontaine : de quoi embellir le quotidien des habitants de ces nouveaux logements construits récemment.
Du moins, sur le papier.
Car si le Progrès se faisait l’écho d’un jardin faisant alors « l’unanimité », et que l’adjoint au maire de Lyon chargé de la Végétalisation, Gautier Chapuis, incitait les Lyonnais à voter pour les écologistes l’an prochain s’ils voulaient « plus d’espaces tels que celui-ci », la réalité a vite rattrapé tout le monde. Ou plutôt uniquement les riverains comme Anna qui disent vivre un enfer pendant que les élus se félicitent encore de cet aménagement.
Depuis plus d’un mois, Anna, à l’instar de beaucoup d’habitants des immeubles situés en bordure du nouveau jardin, se plaint de nuisances sonores.
La journée, les façades des bâtiments réverbèrent les cris des enfants qui jouent. Le soir, et parfois jusqu’à tard dans la nuit, un groupe de cinq à six individus dont certains sont mineurs, squattent le jardin et n’hésitent pas à mettre leur musique à fond, tout en consommant de la drogue et en menaçant ceux qui réclament le silence.
« En début de semaine, un habitant a reçu des menaces de la part d’un des individus, car il promenait son chien. Eux possèdent des chiens non tenus en laisse, l’un d’eux est venu et a tenté de l’attaquer. Fort heureusement, il y avait la grille entre eux pour éviter un drame. Les jeunes sont quand même venus vers lui en lui disant : ‘on va tirer sur ton chien’ », explique Anna.
Les jours précédant la fête nationale, ces individus ont tiré des mortiers d’artifice en l’air dans le jardin. « Et le 14 juillet, ils ont tiré à 2h du matin », ajoute-t-elle.
Des réponses de la mairie pas satisfaisantes
Face à ces actes de délinquance à répétition, la jeune femme a tenté de faire bouger les choses en appelant d’abord la police qui n’est venue qu’une fois, faisant déguerpir les jeunes bruyants. Puis en contactant à de multiples reprises la Ville de Lyon.
Et les réponses données par les écologistes n’ont pas du tout convaincu. Selon ces derniers, les nuisances causées par les enfants seraient équivalentes « au bruit des voitures » que tout un chacun aurait sous ses fenêtres dans le reste de la ville. Concernant les incivilités et le bruit, des panneaux demandant aux gens d’adopter un comportement civique ont été installés. Et pas question de fermer l’accès au parc la nuit, puisque « ce n’est pas un parc, mais un passage entre deux rues ».
À bout de nerfs, Anna et les habitants du quartier réclament aujourd’hui l’instauration d’horaires d’ouverture et de fermeture du parc, ainsi que la ronde d’un agent de la municipalité pour contrôler.
Une pétition en ligne a été lancée.
« On en vient au point où l’on se dit qu’on va déménager si rien ne change », conclut la jeune Lyonnaise, désabusée par ce projet prometteur mais mal pensé.