Plusieurs voyageurs ont récemment été refoulés à la frontière américaine après un examen de leurs appareils électroniques par les douanes. Ces contrôles jusqu’à présent très rares seraient en hausse depuis la réélection de Donald Trump.
Voilà qui ne va pas aider à retrouver la confiance des touristes. Alors que le nombre de Français envisageant un séjour aux États-Unis diminue en 2025, de plus en plus de pays européens mettent en garde leurs ressortissants contre le risque de fouille de leurs appareils électroniques lors des contrôles douaniers sur le sol américain. Des cas de détention et/ou de refus d’entrée sur le territoire de voyageurs allemands, britanniques ou danois pour des motifs parfois vagues ont récemment été relayés par la presse étrangère et sur les réseaux sociaux. De quoi réfléchir à deux fois avant de s’envoler vers le pays de l’Oncle Sam…
Tout comme la fouille des bagages, l’examen des smartphones, ordinateurs ou appareils photos à l’arrivée aux États-Unis est conforme aux lois locales. Le Service des douanes et de la protection des frontières (CBP) rappelle qu’il peut «inspecter légalement les appareils électroniques traversant la frontière pour assurer la sécurité des États-Unis dans un monde de plus en plus numérique», et ce de manière aléatoire, sans mandat et sans avoir à founir d’explication.
Refus d’entrée sur le territoire
«Ces recherches sont rares, très réglementées et ont été utilisées pour identifier et combattre des crimes graves, y compris le terrorisme, la contrebande, le trafic d’êtres humains et la fraude aux visas», souligne Hilton Beckham, commissaire adjointe du CBP, dans un communiqué transmis au journal USA Today . D’ailleurs en 2024, parmi les 420 millions de voyageurs contrôlés aux points d’entrée, seuls 47.047 ont fait l’objet d’une fouille numérique, soit à peine 0,01 % de passagers contrôlés.
Tout le contenu de vos équipements électroniques peut être examiné par les agents des postes-frontières. Deux types de contrôles sont possibles : l’un, basique, l’autorise à examiner manuellement vos appareils ; l’autre, plus approfondi, nécessite une copie et une analyse plus complète avec l’aide d’un équipement externe. Toutefois, cet examen approfondi «nécessite un soupçon raisonnable d’infraction à la loi […] ou d’atteinte à la sécurité nationale et requiert l’approbation préalable d’un cadre supérieur».
Les voyageurs contrôlés peuvent refuser de fournir la clé de déverrouillage (mot de passe, empreinte digitale, …) de leur smartphone ou ordinateur. Mais ce refus de coopérer avec les agents peut allonger la procédure de contrôle et entraîner une interdiction d’entrée sur le territoire, même si le visa ou l’autorisation électronique de voyage (Esta) est en règle.
Quelles précautions prendre ?
Même s’ils n’ont rien à se reprocher, certains passagers peuvent être réticents à l’idée d’exposer le contenu de leur téléphone. «Avant de traverser la frontière, mettez votre appareil en mode avion pour vous assurer que des fichiers distants ne soient pas téléchargés accidentellement», conseillent les autorités canadiennes. Autre précaution : transférer les fichiers que l’on juge sensibles dans le cloud, la CBP n’étant pas autorisée à accéder à vos fichiers stockés en ligne sur des plateformes comme iCloud ou Google Drive.
De nombreux États rappellent à leurs ressortissants que des prises de position sur des sujets politiques, en particulier sur les réseaux sociaux, peuvent donner lieu à des mesures d’interdiction d’entrée dans certains pays. «Si vous faites le ménage dans votre téléphone, veillez à effacer tout ce qui s’y trouve, afin qu’il ne se retrouve pas dans la «corbeille», qui est toujours accessible sur votre appareil, souligne USA Today. Dans l’ensemble, si les voyageurs font attention à ce qui se trouve sur leur téléphone et à leurs profils publics en ligne, ils devraient passer les frontières américaines sans problème.»
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