La SNTU-CFDT a bloqué le dépôt de bus de Bordeaux-Lac durant plusieurs heures ce mercredi en soutien à son délégué syndical, Jean-Christophe Colombo, convoqué en conseil de discipline après avoir été agressé par un passager dans un bus qu’il conduisait.
Sa direction lui reproche d’être descendu de son poste de conduite pour sortir de son bus par le collet un voyageur, qui venait de l’insulter après avoir refusé de lui dire bonjour. Jean-Christophe Colombo, le chauffeur de bus bordelais violemment agressé en mai, doit passer en conseil de discipline ce mercredi après-midi. La SNTU-CFDT, un syndicat dont il est également délégué, a bloqué le dépôt de bus de Bordeaux-Lac durant plusieurs heures ce matin pour le soutenir.
Le syndicat national des transports urbains reproche à Keolis, l’exploitant du réseau bordelais, des «pratiques managériales abusives», une explosion des procédures disciplinaires et des «discriminations syndicales». «Il s’agit d’un management par la terreur, où le moindre écart, une simple remarque client – fondée ou non – entraîne systématiquement une sanction disciplinaire», indique le syndicat dans un communiqué adressé à la presse. Et d’ajouter : «Nous affirmons avec force que Monsieur Colombo n’a commis aucune faute dans l’exercice de ses fonctions.»
Sentiment d’injustice
Keolis, qui s’est défendu à plusieurs reprises dans nos colonnes de ces accusations, assure être impartial. La direction, malgré les reproches qui sont faits, déclare ainsi que la convocation en conseil de discipline de Jean-Christophe Colombo n’est autre que la procédure. Tout en déplorant son agression, son employeur estime aussi qu’en intervenant le chauffeur de bus s’est mis en danger ; alors qu’il aurait dû rester à son poste et appeler les équipes de sécurité.
Un discours inaudible pour le chauffeur qui vit très péniblement les suites de son agression au sein de l’entreprise. «C’est lunaire, je me suis fait agresser mais à leurs yeux je suis l’agresseur. Je n’ai pas violenté le passager, je l’ai attrapé par le blouson et je l’ai poussé dehors. Je ne dis pas que je suis irréprochable, mais après 28 ans de service, un avertissement suffirait», nous a ainsi confié le quinquagénaire mi-juillet. Son syndicat prévoit une nouvelle action de soutien devant le siège de Keolis, à Bordeaux, durant le conseil de discipline cet après-midi. Une fois le conseil passé, Jean-Christophe Colombo devra encore attendre 48 heures à un mois pour savoir s’il est sanctionné.