Christian Estrosi en appelle désormais à l’État pour éviter un retour à la situation antérieure rue Tiranty.
La rue Tiranty a rouvert ce mercredi matin à Nice. Depuis le 16 juillet, cette petite artère du centre-ville était soumise à un arrêté municipal limitant son accès en journée aux seuls ayants droit. Une mesure exceptionnelle, prise pour «trouble à l’ordre public» et «motif de salubrité», en raison de la présence chronique de toxicomanes dans ce secteur dégradé, à deux pas de la basilique Notre-Dame et de l’avenue Jean Médecin.
Mardi après-midi, à l’issue de la période d’interdiction, Christian Estrosi a salué une opération ayant permis de «restaurer le calme» sans «générer de difficultés majeures pour les riverains ni de verbalisations». Le maire (Horizons) de Nice demande désormais à l’État de prendre le relais. «Il lui appartient d’assurer, en concertation avec l’ARS et le CHU, le maintien de la tranquillité publique dans ce secteur», fait-il savoir.
«Coup de com’»
Dans le même temps, l’élu affirme que «la police municipale poursuivra bien entendu ses patrouilles renforcées sur place», signe que la municipalité entend conserver une présence active sur le terrain. Mais la brièveté de l’arrêté interroge sur son efficacité réelle. Alors que les riverains dénoncent depuis des années l’enracinement d’une salle de shoot à ciel ouvert, cette action éclair peut apparaître comme un geste plus symbolique que structurel. Dès l’annonce de la mesure, l’opposition avait d’ailleurs accusé l’édile azuréen d’un «coup de com’» inefficace, susceptible de simplement déplacer le problème.
La mairie dit également travailler avec les commerçants à des aménagements urbains pour limiter la stagnation des usagers, et rappelle son soutien à un bus itinérant géré par le groupe SOS. Mais sur le fond, la prise en charge des toxicomanes reste dans l’impasse, et la responsabilité de l’État, désormais mise en avant, pourrait bien devenir le prochain terrain de confrontation.