Par&nbspeuronews

Publié le
23/07/2025 – 17:26 UTC+2


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À l’issue du 30e sommet UE-Japon qui s’est tenu à Tokyo mercredi, l’UE et le Japon ont annoncé leur intention de renforcer leur coopération commerciale et de lutter contre la coercition économique.

« Le monde évolue rapidement. Pour des partenaires stratégiques comme nous, cela signifie qu’il faut se rapprocher encore davantage pour faire face aux réalités de notre époque », a déclaré Ursula von der Leyen.

La présidente de la Commission européenne a évoqué un contexte mondial « marqué par des tensions et des incertitudes commerciales croissantes, des chaînes d’approvisionnement fragiles, le défi de la surcapacité et des règles du jeu inéquitables ».

Une réponse à la pression américaine

Dans une déclaration commune publiée à l’issue du sommet, l’UE et le Japon ont réaffirmé leur soutien à un ordre commercial international fondé sur des règles, les États-Unis remettant en cause les normes commerciales mondiales en imposant unilatéralement des droits de douane à leurs partenaires commerciaux.

« Nous sommes d’accord pour maintenir et renforcer un ordre économique libre et équitable, stable et prévisible, fondé sur des règles, et notamment pour défendre un système commercial multilatéral dont l’OMC est le cœur », a déclaré le premier ministre japonais, Shigeru Ishiba.

Le sommet a toutefois été éclipsé par l’annonce d’un accord entre les États-Unis et le Japon, qui prévoit des droits de douane de 15 % sur les importations japonaises aux États-Unis, alors que la menace d’une taxe de 25 % avait été évoquée précédemment.

De son côté, l’UE est confrontée à des négociations tout aussi difficiles avec l’administration américaine, sans qu’aucun accord ne soit en vue pour l’instant.

Les États membres sont actuellement soumis à des droits de douane américains de 50 % sur l’acier et l’aluminium, de 25 % sur les voitures et de 10 % sur toutes les autres importations.

Vers une mise en œuvre accélérée de l’accord UE-Japon

C’est dans ce contexte commercial troublé que l’UE et le Japon prévoient d’accélérer la mise en œuvre de l’accord commercial qui les lie depuis 2019, dans des domaines tels que les marchés publics et les normes sanitaires et phytosanitaires. L’UE et le Japon espèrent également accroître leurs investissements mutuels.

Les entreprises européennes exportent déjà près de 70 milliards d’euros de biens et 28 milliards d’euros de services vers le Japon chaque année, et le commerce bilatéral entre les deux parties aurait augmenté de 20 % depuis 2019, selon Ursula von der Leyen.

Alors que le sommet UE-Chine doit se tenir ce jeudi, la déclaration commune annonce également une coopération visant à réduire les dépendances stratégiques, notamment en ce qui concerne les matériaux critiques, dont la Chine impose des restrictions à l’exportation.

Entre août 2023 et juin 2025, le Japon a dû faire face à une interdiction chinoise sur ses importations de fruits de mer. Pour sa part, l’UE a plusieurs différends commerciaux en cours avec Pékin, concernant les véhicules électriques, les produits laitiers, la viande de porc et les spiritueux.