Par
Laure Gentil
Publié le
23 juil. 2025 à 18h12
C’est une petite révolution. L’entreprise nantaise Saunier Duval, qui fabrique des chaudières et des pompes à chaleur, a investi dans des exosquelettes pour aider leurs employés à mieux gérer les charges qu’ils doivent soulever tous les jours et ainsi diminuer la pénibilité au travail.
Très loin de l’image des grosses armures que l’on peut voir dans les séries et les films, les exosquelettes sont très discrets et ils ne pèsent pas bien lourd : un peu moins de deux kilos.
Un outil « démocratisé »
L’initiative a commencé dès le mois d’octobre 2024 avec la mise à disposition de trois premiers exosquelettes. Depuis le mois de juin, ce sont huit exosquelettes qui ont été déployés dans l’usine, d’autres sont en « cours de commande ».
Yuna Josse, la directrice générale de Saunier Duval. (©Laure Gentil / actu Nantes)
« C’est très précurseur », commente Yuna Josse, directrice générale du site industriel Saunier Duval depuis 2023, auprès d’actu Nantes. Une première initiative avait été tentée il y a dix ans, explique-t-elle, mais sans succès.
À l’époque, les exosquelettes étaient encore assez inaccessibles et onéreux. Ça n’a pas été concluant.
Yuna Josse
Directrice générale de Saunier Duval
Cette fois-ci c’est la bonne. Les exosquelettes « se sont démocratisés » et les prix ont baissé. Ils ne coûtent plus qu’entre 2 000 à 4 000 euros contre 10 000 euros auparavant.
En tout, Saunier Duval dispose de 8 exosquelettes. (©Laure Gentil / actu Nantes)
« Nous sommes toujours en alerte par rapport à ce qu’il se fait et nous avons eu vent des derniers progrès réalisés en matière d’exosquelettes », assure-t-elle.
Yuna Josse nous l’assure, l’idée gagne du terrain, d’autres filiales du groupe Vaillant se renseignent pour suivre l’exemple nantais. L’équipement a de plus l’avantage de ne pas demander de maintenance particulière et d’être simple à maîtriser.
Saunier Duval est une entreprise nantaise qui fabrique des chaudières et des pompes à chaleur. (©Laure Gentil / actu Nantes)Améliorer la qualité de vie au travail
Laurent ne prend que cinq petites minutes pour enfiler le sien. Opérateur de production depuis 28 ans à Saunier Duval, il a tout de suite remarqué les avantages : « C’est surtout le soir qu’on le ressent ! Les bras ont moins travaillé. Je soulève trois pièces d’un coup donc ça fait un certain poids. Il y a beaucoup moins de douleurs. »
Avant, Laurent devait faire des étirements en rentrant chez lui pour soulager ses bras, maintenant il ne se passerait plus de l’exosquelette. « On évite de s’en séparer », sourit-il.
Laurent est employé à Saunier Duval depuis 28 ans. Il est l’un des premiers à utiliser l’exosquelette. (©Laure Gentil / actu Nantes)
Son collègue Fabrice, opérateur en logistique, nous affirme être lui aussi plutôt satisfait, bien qu’il avoue avoir été un peu « dubitatif » au début. Pendant le travail, il sent l’aide apportée par l’équipement. « C’est du préventif », nous a-t-il dit.
C’est assez récent, je ne le porte que deux heures par jour mais ça se passe très bien, il faut voir sur le long terme.
Fabrice
Opérateur logistique à Saunier Duval
Léo, responsable méthodes logistiques, a mené les tests et le déploiement des exosquelettes dans son service. Il peut même former ses collègues : « Ce qui est important c’est d’avoir un outil qui s’adapte aux corps de chaque personne ». Il espère que les exosquelettes puissent permettre aux femmes de postuler à des postes jugés auparavant « trop physiques ».
Léo est responsable méthodes logistiques à Saunier Duval. Il aide à former ses collègues à l’usage des exosquelettes. (©Laure Gentil / actu Nantes)
Selon la directrice générale, les exosquelettes sont en effet adaptables : « c’est une protection individuelle que nous fournissons à l’employé, précise Yuna Josse. C’est, quelque part, du sur-mesure, tout le monde n’en a pas besoin. »
Si l’exosquelette est une aide très appréciable, il faut toutefois respecter quelques consignes, il est conseillé de ne pas porter l’équipement plus de trois heures d’affilée : « sans quoi vous venez vous fragiliser », souligne la directrice générale. « Il s’agit vraiment d’améliorer la qualité de vie au travail ».
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