Quelle est l’ampleur de la corruption dans l’Union européenne selon les citoyens ? Selon un récent sondage Eurobaromètre, en 2025, près de sept citoyens de l’UE sur dix estiment que la corruption est répandue dans leur pays, un pourcentage en augmentation d’un point par rapport à l’année précédente.

La Grèce se distingue avec 97 % de personnes considérant que la corruption est répandue, suivie par la Croatie à 92 % et le Portugal à 91 %.

En revanche, la Finlande et le Danemark affichent les taux les plus faibles, avec, respectivement 21 % et 28 % des sondés jugeant la corruption omniprésente.

Les plus fortes augmentations ont été signalées au Luxembourg et en Irlande, avec une hausse respective de neuf et six points.

Une corruption « acceptable » ?

Quatre personnes interrogées sur cinq affirment qu’il n’est jamais acceptable de donner de l’argent à une administration ou à un service public en échange d’un traitement de faveur. Le Portugal (98 %), la France (90 %) et l’Espagne (90 %) sont les trois États membres où cet avis est le plus important.

En parallèle, 71 % des sondés jugent complètement inapproprié de rendre un service dans le but d’obtenir quelque chose de ces institutions, tandis que 5 % pensent que c’est une façon « acceptable » de faire avancer son dossier.

Les personnes sondées ayant 55 ans et plus sont plus susceptibles de trouver la corruption inacceptable. Ce qui n’est pas le cas des 15-24 ans, tranche d’âge pour laquelle les réponses sont plus divisées.

En Bulgarie, la moitié des personnes interrogées citent la police comme les personnes étant les plus susceptibles d’offrir et d’accepter des pots-de-vin. Ils citent également les forces de l’ordre comme le secteur professionnel le plus à même d’utiliser l’abus de pouvoir pour s’enrichir.

En Grèce, 61 % des sondés pensent que la corruption est répandue parmi les fonctionnaires. En Suède et au Danemark, ce sont les entreprises privées qui ressortent le plus.

La corruption est-elle combattue ?

Plus de la moitié des personnes interrogées pensent que la corruption est courante au sein des partis politiques, tandis que 46 % d’entre elles disent la même chose des hommes politiques aux niveaux local, régional ou national.

Deux tiers des citoyens de l’UE estiment même que les affaires de corruption ne font pas l’objet de poursuites adéquates dans leur pays.

Par ailleurs, plus de la moitié des citoyens jugent que les efforts déployés par les gouvernements pour lutter contre la corruption ne sont pas suffisants.

Près de la moitié des Européens estiment également que les mesures de lutte contre la corruption sont appliquées de manière impartiale.

Au niveau de l’UE, 5 % des personnes interrogées déclarent avoir été victimes ou témoins d’actes de corruption au cours des douze derniers mois. Mais seulement une personne sur cinq déclare avoir signalé l’incident. Et pour cause, moins de la moitié des personnes interrogées savent où signaler un tel délit.

Enfin, les hommes sont plus susceptibles que les femmes de connaître personnellement quelqu’un ayant accepté des pots-de-vin.