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Nina Hossein-Zadeh

Publié le

23 juil. 2025 à 17h08

« Les salariés sont en colère, ils sont motivés à poursuivre la grève s’il le faut. » Ce mercredi 23 juillet 2025, sur le site de Colomiers près de Toulouse, les salariés d’Actia, groupe spécialisé dans la fabrication de composants électroniques dans le domaine de l’automobile, sont entrés en grève. En pleine période de négociation annuelle obligatoire (NAO) et sans revalorisation à venir, les salariés tapent du poing sur la table et dénoncent « un manque de reconnaissance ».

« Ils se gardent tous les dividendes », dit la CGT

Selon Eric Dejean, délégué syndical central CGT Actia, il y a entre 80 à 90 % des salariés de l’usine de production de Colomiers qui sont entrés en grève. « On a eu plusieurs réunions pour les négociations annuelles obligatoires (NAO). La direction a proposé une prime de 500 euros et estime ne pas nous devoir d’augmentation. Ils se gardent tous les dividendes, les remontent pour rembourser la dette, et il n’y a rien pour les salariés », relate le syndiqué.

Face au refus de la proposition, le groupe a proposé d’augmenter la prime et de la faire passer à 700 euros. « Quand les salariés l’ont su, ils nous ont demandé d’organiser une grève. Ils ne veulent pas d’une prime dont la moitié sera ponctionnée par les impôts. »

Après un intéressement de 5 euros l’an passé, « qui n’a pas fait rire les salariés », cette année, les syndicats réclament 3 % d’augmentation sur les salaires. « Pour tous, on ne fait aucune distinction entre les cadres et les non-cadres », précise Eric Dejean.

« Cette prime de 5 euros, c’est un manque de respect »

Cette demande de revalorisation est aussi et surtout « une demande de reconnaissance ».

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« Cette prime, c’est un manque de respect », fustige le salarié d’Actia. Selon lui, ses collègues qui œuvrent à l’usine de production de Colomiers travaillent « 10 heures par jour et ils ont des cadences à respecter ».

Avec ce rythme, dit-il, les salariés en production ont complètement « laissé leur vie de famille de côté ». « Après les 10 heures par jour en semaine, ils travaillent également 7 heures le samedi. Ils se reposent le dimanche et retapent le lundi. Tout ça pour leur offrir une prime ? », s’insurge le syndiqué.

La direction veut « poursuivre le dialogue »

De son côté, la direction d’Actia, contactée par Actu Toulouse, confirme le mouvement. Selon eux, seulement 30% du personnel est en grève ce mercredi.

« Ce mouvement s’inscrit dans le contexte des négociations annuelles sur lesquelles nous avons engagé un dialogue constructif avec les représentants du personnel. Nos équipes sont mobilisées pour limiter les impacts éventuels sur notre activité et sur nos engagements en particulier vis-à-vis de nos clients. »

La direction dit vouloir « poursuivre le dialogue ». « Notre volonté reste inchangée : avancer dans un esprit de responsabilité et de respect mutuel. »

Un mouvement parti pour durer

Sans invitation de la part de la direction à de nouvelles négociations, syndicats et salariés annoncent qu’ils vont poursuivre le mouvement ce jeudi 24 juillet « et le surlendemain si nécessaire ». Ce qui signifie pour le groupe Actia un arrêt de la production pendant plusieurs jours.

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