La porte-parole du gouvernement a apporté son soutien à la candidature de Rachida Dati à la mairie de Paris, en vue des élections municipales de 2026. Le signe d’une solidarité des ministres LR, pour leur collègue du gouvernement.
Au sein du camp présidentiel, Les Républicains se serrent les coudes. Invitée, mercredi matin, sur le plateau de TF1, la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a défendu la candidature de Rachida Dati à la mairie de Paris, à huit mois des municipales de 2026. «Rachida Dati est passionnée par Paris. Pour ma part, je pense que ce serait une excellente maire», a plaidé Sophie Primas, alors que la ministre de la Culture est sous la pression de la justice après que des juges d’instruction ont ordonné mardi son renvoi en correctionnelle pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire Renault-Nissan. Interrogée sur l’opportunité que représente la campagne de Rachida Dati pour Paris, la ministre a ajouté : «C’est une excellente candidate, pas que pour la droite. C’est une excellente candidate pour Paris, pour les Parisiens.»
Entre la droite et le centre
La porte-parole, comme son homologue de la Culture, appartiennent toutes deux à LR, parti présidé par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. Celui-ci a également reçu le soutien de Sophie Primas, après avoir suscité l’agacement de ses collègues du bloc central, en affirmant mardi, dans Valeurs actuelles, que «le macronisme s’achèvera avec Emmanuel Macron». Un constat qui pourtant n’est pas nouveau, et a été formulé par d’autres avant lui, dont Sophie Primas elle-même. La ministre déléguée a rappelé faire partie, aux côtés de ses collègues LR, d’un «gouvernement d’assemblage», visant à «éviter que le pays soit gouverné par les extrêmes».
D’après un sondage Ifop-Fiducial pour Le Figaro et Sud Radio, Rachida Dati comptabilise plus d’un tiers des intentions de vote, au premier tour des élections municipales. Des chiffres qui reposent sur l’hypothèse qu’elle serait à la tête d’une liste réunissant les composantes du bloc central. La ministre de la Culture avait justement défendu une alliance entre LR et la macronie, le 4 juillet, aux côtés de Benjamin Haddad, son collègue aux Affaires européennes.
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Dati concurrencée
Une chose est sûre, Rachida Dati entend bien se défendre jusqu’au bout. « Je ne renoncerai sur rien » a-t-elle martelé mardi soir sur LCI, que ce soit sur son ministère ou sur sa quête de la mairie de Paris. «Je ne suis pas condamnée», a-t-elle rappelé, tout en regrettant que «des adversaires instrumentalisent de manière un peu honteuse» l’affaire.
Le porte-parole du PS Arthur Delaporte a lui demandé sur X la démission de la ministre, tout comme le candidat Horizons à la mairie de Paris Pierre-Yves Bournazel, «afin de protéger la fonction de ministre de la Culture». Quant aux municipales, «cela relève de son éthique personnelle», a ajouté l’élu.
La campagne de Rachida Dati pour Paris est également contrariée depuis l’annonce de la candidature de Michel Barnier à la législative partielle dans la 2e circonscription de la capitale, où l’élection du député macroniste Jean Laussucq a été invalidée par le Conseil constitutionnel.
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La maire du 7e soupçonne ses rivaux LR parisiens, dont le sénateur Francis Szpiner qui demande l’investiture de son parti pour les municipales, d’«instrumentaliser» l’ex-Premier ministre pour en faire un « plan B » à sa candidature en cas d’empêchement judiciaire. Et ce, même si ce dernier se défend de toute ambition municipale.
La situation devrait se clarifier, alors que la commission nationale d’investiture des Républicains doit se réunir lundi 28 juillet.