Le succès de la pétition anti-loi Duplomb s’est évidemment invité au Conseil des ministres ce mercredi 23 juillet. Si officiellement le président Macron fait savoir qu’il attend la décision du Conseil constitutionnel – rendue vers le 10 août – pour décider de promulguer ou non la loi autorisant un usage agricole encadré de l’acétamipride, le gouvernement fait bloc pour défendre la loi, malgré la mobilisation citoyenne.
Annie Genevard, la ministre de l’Agriculture, assure avoir échangé avec le président de la République à l’issue du Conseil des ministres ce mercredi 23 juillet, juste avant un déplacement dans une ferme. « Je ne vois pas motif à une seconde délibération, je n’ai pas entendu qu’on allait dans cette direction », affirme-t-elle.
Un autre membre du gouvernement l’assure, pas question de paniquer face à, « une pétition d’une irrationalité totale ».
La ministre de l’Agriculture lance les premiers arguments de la riposte : « Il faut revenir à la raison, les terres susceptibles d’utiliser l’acétamipride représentent moins de 2% de la surface agricole », déclare Annie Genevard.
« Une immense hypocrisie », pour Retailleau
La ministre LR a même échangé et convergé avec son homologue macroniste à l’Écologie, Agnès Pannier-Runacher, pourtant hostile à l’acétamipride. Pour Annie Genevard, la loi Duplomb a une base scientifique. « La décision est accompagnée par les organismes de référence au niveau européen, l’EFSA, et au niveau national, l’Anses », annonce-t-elle.
À ses côtés, un poids lourd : le ministre de l’Intérieur et patron des républicains, Bruno Retailleau, sort de son périmètre. « C’est une immense hypocrisie. Interdire l’acétamipride alors qu’elle est autorisée dans des conditions beaucoup plus laxistes dans les 26 autres pays européens, c’est se condamner à importer ces produits qui contiennent cette molécule », avance le ministre. Voilà ce qui devrait sans doute être la ligne du gouvernement lors du probable débat sans vote organisé prochainement à l’Assemblée nationale.
Et ce jeudi, le Premier ministre François Bayrou pourrait s’exprimer pour la première fois sur la pétition lors d’un déplacement à Angers, dans l’ouest de la France.
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