Il se fait attendre un peu, le Tintin ! Après tout, ça ne lui donnera que plus de chances d’émerveiller ses fans, quand bien même son petit frère Éros a tenté de lui faire concurrence en juin dernier.

Tintin l’arum titan, alias amorphophallus titanum de son vrai nom scientifique (pénis ou phallus de titan pour les intimes) a légèrement détrompé les pronostics qui annonçaient sa floraison dès cette semaine. Or pour l’instant, il se « contente » de grandir. Et ne devrait donner le meilleur de lui-même qu’en début de semaine prochaine. « A priori plutôt lundi 28 juillet, dimanche nous paraît peu probable », prophétise Frédéric Pautz, directeur du Jardin botanique Jean-Marie-Pelt, où est attendu l’événement.

En quoi la floraison de cette plante constitue-t-elle un événement ? En ce que cet individu, surnommé Tintin par les visiteurs, offre ce spectacle pour la seconde fois en deux ans. Or, une floraison étant déjà rare (on n’en compte que 8 en France à ce jour depuis 1850), une deuxième pour la même plante relève du rarissime ! C’est même une première en France !

Tintin devrait pulvériser son propre record national

Certes, en juin dernier, un autre individu avait déjà pris les devants en ce même lieu. Le dénommé Éros qui, lui, fleurissait pour la première fois de son existence. Sous les yeux de milliers de curieux.

Mais Tintin est plus gros (42 kilos contre 21 kilos pour Éros), et sera plus grand. À 1,77 m mercredi, Tintin a déjà dépassé Éros. Et devrait à terme, à savoir lors de son inflorescence, dépasser largement les 2,10 m. Pulvérisant au passage son propre record, national, établi en juillet 2023 à 1,95m.

Le spectacle n’en sera que plus beau. Et se prêtera à contemplation, cette fois, à l’extrémité des tunnels des serres du jardin botanique, et non à leur entrée.

Mais les règles restent les mêmes : une fois « ouverte », la plante géante entamera aussitôt son déclin. Avec l’arum titan, nous avons affaire à une beauté rare et plus éphémère encore que la rose de Ronsard…

C’est dans les premières 24-36 heures qu’il faudra donc venir la voir alors que, par ailleurs, elle répand ses « délicieuses » effluves mortifères. Deux singularités qui font, elles aussi, le prix de ce show que nous offre la nature. Avec une générosité redoublée dans le jardin botanique de Villers !