Discours d’ouverture du 25e sommet entre l’Union européenne et la Chine au Palais du peuple à Pékin, le 24 juillet 2025.

Discours d’ouverture du 25e sommet entre l’Union européenne et la Chine au Palais du peuple à Pékin, le 24 juillet 2025. ANDRES MARTINEZ CASARES / AFP

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La rencontre est censée célébrer le 50ᵉ anniversaire des relations diplomatiques entre l’Union européenne et la Chine. Mais les dirigeants sont arrivés avec une longue liste de contentieux, qu’ils aborderont donc à Pékin ce jeudi 24 juillet. Le sommet rassemble ainsi le chef d’Etat chinois Xi Jinping, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Antonio Costa pour des discussions sur des sujets sensibles allant du commerce à la guerre en Ukraine.

« Plus la situation internationale est grave et complexe, plus la Chine et l’UE doivent intensifier la communication, renforcer la confiance mutuelle et approfondir la coopération » pour trouver des « terrains d’entente », a déclaré Xi Jinping à l’aune du sommet. En réponse, Ursula von der Leyen a affirmé dans la foulée qu’il était « essentiel que la Chine et l’Europe reconnaissent leurs préoccupations respectives et proposent des solutions concrètes » pour un sommet « charnière ». Voici les principaux points de friction entre Bruxelles et Pékin.

• La guerre en Ukraine

Bruxelles considère le rapprochement stratégique de Pékin avec Moscou comme offrant un soutien clé à l’effort de guerre russe en Ukraine. De son côté, Pékin nie de son côté toute fourniture de biens à usage militaire, et appelle régulièrement à des pourparlers de paix. Un nouveau paquet de sanctions européennes contre la Russie a visé la semaine dernière deux banques et cinq entreprises chinoises.

Cette mesure aura « un impact négatif grave » sur les relations sino-européennes, a averti Pékin. Antonio Costa a encore appelé ce jeudi la Chine, lors de son entretien avec Xi Jinping, à « user de son influence sur la Russie » pour mettre fin à la guerre en Ukraine. « Nous ne sommes pas naïfs. Nous ne demandons pas à la Chine de couper ses liens avec la Russie mais de renforcer ses contrôles douaniers et financiers », avait aussi déclaré un haut responsable européen à l’AFP.

• Le commerce

Le déficit commercial entre le bloc européen et la Chine – qui exporte environ deux fois plus de marchandises vers l’UE qu’elle n’en importe – représente un autre point de crispation. Le différend s’est intensifié l’an dernier avec la mise en place par l’UE de droits de douane supplémentaires sur les véhicules électriques fabriqués en Chine. Bruxelles a également lancé une enquête sur les éoliennes fabriquées en Chine.

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Pékin, qui réfute les accusations européennes de concurrence déloyale, a dans la foulée annoncée ses propres investigations sur plusieurs produits européens, dont le cognac français – largement considérées comme des mesures de représailles. Les principaux exportateurs de cognac ont finalement échappé au début du mois à ces taxes chinoises en échange d’une hausse des prix. L’UE déplore plus largement un manque de réciprocité dans l’ouverture du marché chinois aux entreprises européennes, victimes selon elle de mesures discriminatoires.

• Les terres rares

Premier producteur mondial de terres rares, la Chine a resserré la vis sur ses exportations dans le contexte de la guerre commerciale lancée par le président américain. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré qu’elle et le président du Conseil européen, Antonio Costa, demanderont lors de leur visite en Chine un assouplissement de ces restrictions, qui menacent les industries européennes de défense ou d’automobile.

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Pékin pourrait en retour demander à l’UE de s’opposer aux restrictions américaines sur les machines nécessaires à la production de semi-conducteurs, dont la technologie la plus avancée est maîtrisée par l’entreprise néerlandaise ASML.

• Le changement climatique

La Chine et l’UE affichent toutes deux des ambitions fortes et une volonté de coopérer en matière de lutte contre le changement climatique – des objectifs réitérés après le retrait américain de l’accord de Paris décidé par Donald Trump. Mais un sommet sur le climat organisé au début du mois à Pékin n’est pas parvenu à aboutir à la formulation d’une déclaration conjointe. La construction par Pékin de nouvelles centrales électriques au charbon et les taxes européennes imposées aux véhicules électriques chinois ont notamment pesé sur les discussions.

• Les droits humains

Ces dernières années, le traitement des Ouïghours dans la région du Xinjiang (nord-ouest de la Chine), la reprise en main de Hong Kong ou encore les pressions autour de Taïwan ont conduit à « un changement de perception fondamental de la part des Européens », estime auprès de l’AFP Marc Julienne, directeur du Centre Asie de l’Institut français des relations internationales (IFRI).

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Fin avril, Pékin a toutefois annoncé la levée de sanctions imposées en 2021 contre cinq eurodéputés pour leurs prises de position en faveur de la minorité ouïghoure et leurs propos sur le sujet jugés mensongers par la Chine. Marc Julienne souligne cependant que la Chine « n’a ni levé les sanctions sur les membres des parlements nationaux, ni sur les chercheurs individuels, ni sur les think tanks ».

Par 
Le Nouvel Obs avec AFP