Les femmes ont en moyenne leur premier enfant à 29 ans, soit 5 ans plus tard qu’en 1974, selon une étude publiée mercredi 16 juillet par l’Insee qui confirme une tendance observée depuis la fin des années 1970 en France et dans l’Union européenne.
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Le nombre de décès cumulés sur 12 mois glissants a dépassé celui des naissances en France pour la première fois depuis 1945, d’après l’Insee.
Du 1er juin 2024 au 31 mai 2025, la France a décompté 651 000 décès et 650 000 naissances, soit un solde démographique négatif (-1000) : une première depuis 80 ans, selon l’Insee. Depuis 1945, le nombre de naissances avait toujours été supérieur à celui des décès.
« C’est une nouveauté que de basculer du côté négatif », analyse Julien Damon, démographe et ancien directeur des études de la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf), auprès de France Info. « Il y a eu une accélération du changement démographique. Cette bascule était prévue par l’Insee pour 2035, donc on a pris 10 ans d’avance. C’est dire combien la baisse de la fécondité est importante. »
La France doit-elle s’inquiéter? « Oui », estime Julien Damon, qui rappelle que « la plupart des pays de l’Union européenne sont dans cette situation depuis longtemps ». « La France change de régime démographique », poursuit le démographe, qui prédit que « l’ensemble de nos équilibres sociaux peut progressivement être déstabilisé ».
Les femmes ont en moyenne leur premier enfant à 29 ans
Les femmes ont en moyenne leur premier enfant à 29 ans, soit 5 ans plus tard qu’en 1974, selon une étude publiée mercredi 16 juillet par l’Insee qui confirme une tendance observée depuis la fin des années 1970 en France et dans l’Union européenne.
« L’âge conjoncturel moyen des mères à la naissance de leur premier enfant atteint 29,1 ans en 2023, soit 0,9 an de plus qu’en 2013, 5,1 ans de plus qu’en 1974 et 4,9 ans de plus qu’en 1967 », précise l’institut national de la statistique et des études économiques.
Du milieu des années 1970 à la fin des années 1990, ce recul de l’âge pouvait s’expliquer par la diffusion des méthodes de contraception, l’allongement des études et « la participation croissante des femmes au marché du travail », souligne l’institut. D’autres facteurs ont depuis pris le relais, comme le contexte socio-économique, politique ou environnemental qui a pu « conduire à reporter des décisions de fécondité », ou encore une durée de scolarisation accrue.
La hausse de l’âge à la première maternité décale sans surprise l’âge aux maternités suivantes, relève l’Insee : les mères qui mettent au monde leur deuxième enfant en 2023 sont âgées de 31,6 ans en moyenne, soit 4,8 ans de plus qu’en 1967. Quant au délai entre les naissances, il n’augmente « que très légèrement », à 4,2 années en moyenne, soit 0,1 an de plus qu’en 2013.
Loin d’être une exception française, cette hausse de l’âge au premier enfant concerne l’ensemble des pays de l’Union européenne.