Publié le
23 juil. 2025 à 17h48
C’est un beau coup de projecteur sur son travail. Photographe installée dans le village de Trébons-sur-la-Grasse, Agathe Fanny Mazurier a vu ses clichés être repérés dans le cadre d’un concours photo par l’association Art Icon. Cette dernière a notamment été séduite par l’un de ses portraits qui vient d’être exposé en grand format, sur une toile de deux mètres par deux installée sur les berges du Rhône, durant tout le festival off des Rencontres photographiques d’Arles.
Le projet s’appelle Faces ; c’est une série de 270 portraits tous en gros plan, pris de face. L’exposition réunit des photographes professionnels, issus d’une dizaine de pays du monde entier, de Cairns en Australie à Rio de Janeiro au Brésil, en passant par l’Espagne ou la Suisse. Agathe Fanny Mazurier est l’une des rares Françaises à avoir été retenues.
Un portrait de sa mère
Le cliché est un portrait, en gros plan, que la photographe trébonnaise a pris de sa mère. Sa photo, comme toutes les autres, est accompagnée de quelques lignes présentant sa biographie et d’un QR code qui est un lien vers son site Internet.
Agathe Fanny Mazurier habite à Trébons-sur-la-Grasse depuis très longtemps, mais sa passion pour la photographie, héritée de son père, est beaucoup plus ancienne encore. Ce qu’elle aime, c’est photographier les gens. Quand, en 2020, Philippe, son mari, lui construit un petit atelier photo, adossé à leur maison, Agathe fait alors de sa passion son activité professionnelle.
Elle fait des photos, des portraits sur commande. Pour un CV ou un site internet, s’il le faut. Mais elle aime par-dessus tout capter en un cliché la personnalité de ceux et celles qui font appel à ses services, en saisir la beauté, donner à ses portraits un supplément d’âme. Les longs échanges qui précèdent le shooting photo servent à faire naître l’idée d’un portrait original. Quand vient la séance de travail, la pose qu’elle imagine, l’accessoire qu’elle propose, donnent naissance, par tâtonnements et essais, à un portrait toujours original.
Vidéos : en ce moment sur Actu« Un portrait, ça se construit »
Agathe a acquis une solide réputation. Son travail est apprécié. Son contact est chaleureux et son petit atelier photo de 13m2 très cosy. Les clients reviennent. Mais ce qu’Agathe préfère ce sont ses personal work. Des projets photos, qu’elle réalise pour son seul plaisir. Les idées naissent sans cesse dans sa tête, à partir d’un objet du quotidien détourné de son usage qui l’inspire soudain, ou au détour d’une rue, parfois même en croisant quelqu’un qu’elle n’hésite pas à aborder. Petit à petit, l’idée se précise. Un visuel naît d’abord puis, en faisant, en tâtonnant, la création prend forme. « Un portrait, ça se construit », aime-t-elle dire. Regarder à travers l’appareil, ajuster le cadrage permet aussi de créer.
C’est la série intitulée entangled (empêtrés) qui lui a permis d’être exposée à Arles. Il s’agit d’une série de cinq portraits de jeunes gens, garçons et filles, empêtrés dans cinq tuyaux plastique de chantier de couleurs différentes, comme ils le sont peut-être dans la vie.
Elle multiplie les projets photographiques
Elle a tout récemment initié une série d’autoportraits sur le thème des tâches ménagères d’hier et d’aujourd’hui, dont les premiers clichés sont visibles sur son site Internet. Elle réalise par ailleurs des photos de scènes de théâtre lors des représentations de son ami, comédien et metteur en scène, Christophe Anglade de la compagnie toulousaine Paradis Éprouvette. Elle envisage même de le photographier en plein travail avec les jeunes de son atelier théâtre.
Depuis plusieurs étés, elle se rend dans le quartier de la Gloire, en haut de l’avenue du même nom, à Toulouse. Avec l’association œuvrant dans ce quartier populaire, elle réalise des portraits des populations vivant là, pris sur leur lieu d’habitation, en particulier des clichés de jeunes garçons du quartier. Le projet débouche sur une soirée de projection de ces photos sur un écran géant ou l’année suivante sur l’impression d’une grande bâche de 5 m x 3 m affichée pour tous. Cette initiative qui lui tient à cœur, met à l’honneur ces gens ordinaires, à la manière du photographe JR qui prend en photo des anonymes et expose leurs gigantesques portraits sur les immeubles des grandes villes du monde entier.
Agathe Fanny Mazurier n’a pas encore la notoriété de ce photographe français mondialement connu, mais sa présence aux Rencontres d’Arles lui assure une visibilité ; c’est aussi à coup sûr une reconnaissance de la qualité de son travail et de sa créativité, par ailleurs plusieurs fois récompensée dans des concours de photos.
Vous pouvez suivre le travail d’Agathe Fanny Mazurier sur Instagram ou sur son site Internet.
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