Que liront les écrivain·es cet été ? On a demandé à plusieurs auteur·ices les livres qu’ils emportaient dans leur valise pour leurs vacances. Aujourd’hui, Phoebe Hadjimarkos-Clarke nous confie ses allées et venues dans l’œuvre de Duras.

“Voilà des années que je dis à qui veut l’entendre que je déteste Marguerite Duras. J’avais lu quelques bouquins très jeune sans en penser grand-chose je crois, puis j’avais été perdue par Le Ravissement de Lol V. Stein il y a une grosse dizaine d’années et j’ai donc décrété que cette autrice me gonflait. Sauf que ce printemps, je suis tombée un peu par hasard sur L’Amant, je me suis dit ‘pourquoi pas’, et j’ai été stupéfaite, soulevée. J’ai retrouvé un exemplaire de Moderato Cantabile que j’ai dû lire à 19 ans et qui a miraculeusement échappé aux purges anti-durassiennes et aux déménagements, et voilà, je me prépare à lire avec délectation à l’infâme et merveilleuse Duras !”

Paru en 1958, Moderato cantabile est le huitième livre de Duras et le premier publié chez Minuit. Il met en scène, dans une petite ville de province, une jeune femme qui s’ennuie, soudain perturbée par un féminicide perpétré tout près de l’appartement où chaque semaine elle conduit son petit garçon à une leçon de piano. Nombre de thématiques récurrentes de Duras sont réunies dans ce court roman, où aucun des mystères qui entourent le drame ne sera vraiment résolu. 

Moderato cantabile, de Marguerite Duras (Minuit collection Double 1980), 172 p., 7,90 €. 

Phoebe Hadjimarkos-Clarke, dernier livre publié : Aliène (sous-sol 2024), 288 p., 19,50 €. 

Propos recueillis par Sylvie Tanette