Après six ans d’existence, l’établissement Vacarme a tiré sa révérence samedi 19 juillet. Dans un message posté sur les réseaux, Sarah Mainguy et son compagnon expliquent les raisons de ce choix fait à contrecœur.
C’est «avec le cœur lourd» que Sarah Mainguy, ancienne finaliste de Top Chef en 2021, a annoncé la fermeture de l’un de ses restaurants à Nantes. Depuis le 19 juillet, l’établissement Vacarme n’est plus. La jeune femme avait ouvert ce bistrot populaire et moderne en 2019 dans le centre-ville avec son compagnon Damien Crémois. «Après avoir vécu le Covid , on pensait avoir vécu le pire mais malheureusement, les temps sont durs», a écrit sur Instagram le couple, qui conserve tout de même son autre restaurant étoilé Freia, situé près de la gare.
Évoquant des problèmes de bailleurs et de copropriété, les propriétaires décrivent également un contexte difficile. «On ne racontera jamais suffisamment à quel point être commerçant, restaurateur est un métier éprouvant. Pourtant, nous n’avons jamais cessé d’aimer notre lieu, nos fournisseurs, notre équipe et nos clients. Mettre une fin à tout ça nous peine énormément, c’est la fin d’une grande époque pour nous», relatent-ils. «Vacarme nous a vu grandir, vous a vu venir et revenir, jamais nous ne l’oublierons».
La symbolique est d’autant plus grande que « c’est grâce à ce restaurant que j’ai fait Top Chef », confie la jeune femme à nos confrères d’Ici Loire Océan. La trentenaire cite «une perte de chiffre d’affaires depuis deux ans de facile 30%.» «De manière plus large, les commerces vivent une crise majeure», souligne encore la chef dans les colonnes du quotidien régional Ouest France . «Le centre de Nantes se meurt. Beaucoup de boutiques et de restos, qui travaillent bien, ferment», regrette-t-elle ajoutant que le modèle de la restauration devient compliqué. Trouver du personnel reste chronophage.
Perte de chiffre d’affaires et liquidations
Sollicité, le Groupement des Hôtelleries et Restaurations confirme au Figaro ces difficultés. «Nous sommes à -30% de chiffre d’affaires dans les restaurants du centre de Nantes. Dans les agglomérations, les chiffres ne sont pas positifs mais pas autant en perte», notent Isabelle Gru, chargée de développement pour le GHR Grand Ouest, et Matthieu de Montferrand, président du GHR de Loire-Atlantique. «Une dizaine de restaurants sont en liquidation dans le centre-ville. En 40 ans d’activité, je n’ai jamais vu autant défaillances. Ce n’est pas anodin», observe Isabelle Gru, mentionnant de manière plus large les autres commerçants.
Pour les représentants du secteur de la restauration, plusieurs facteurs illustrent cette situation. «L’attractivité du centre-ville n’est pas au top. Les travaux n’aident pas. On ne peut pas se garer. Et lorsqu’on veut se garer, ça coûte cher», déplorent-ils. Si les questions de sécurité s’améliorent avec une présence policière accrue, les professionnels constatent la présence de marginaux, souvent alcoolisés, plus nombreux depuis les Jeux olympiques. Pa ailleurs, «des offres de restauration moins chères» se sont installées.
De manière plus large, les entrepreneurs doivent rembourser leurs prêts du Covid. Et la grosse problématique reste le télétravail. «Tant qu’on ne mettra pas les gens à revenir travailler tous les jours, les restaurants resteront quasiment vides le lundi et le vendredi». Par ailleurs, la formule entière entrée-plat-dessert est de moins en moins plébiscitée selon leurs observations.