Par
Maxime T’sjoen
Publié le
24 juil. 2025 à 12h30
Dans le monde aseptisé du Tour de France, où toute revendication politique est muselée, la présence de la Confédération générale du travail (CGT) dans la caravane publicitaire de la course détonne.
Pourtant, ce sont bien deux vans du syndicat dirigé par Sophie Binet qui arpentent les milliers de kilomètres de la Grande Boucle pour distribuer des stylos quatre couleurs. « Des BIC français », insiste Jacky, chauffeur de l’un des deux véhicules.
Ce mercredi 23 juillet 2025, actu.fr a croisé des militants à Bollène (Vaucluse), devant leur Renault. Français, on a dit !
Un militantisme sur le Tour depuis 1947
Ils ne sont pas payés, mais ne font pas du bénévolat pour autant. « Du militantisme », précise Jacky, qui donne quatre semaines de son temps pour le Tour (trois semaines pour l’édition masculine, une semaine pour le Tour de France Femmes).
« Les gens sont étonnés en nous voyant », confirme Jacky. Il faut dire que, voir un syndicat dans la caravane où le ticket d’entrée représente un coût très important (a priori plusieurs centaines de milliers d’euros) peut paraître paradoxal.
Sauf que la CGT jouit d’un statut particulier dans ce défilé de véhicules publicitaires géants. Elle est invitée par l’organisation. Et ça ne date pas d’hier : « La CGT est présente sur le Tour depuis 1947 », nous explique Jacky.
Pendant l’Occupation, « La Vie ouvrière » (journal de la CGT) est entrée en clandestinité. Ils ont continué à distribuer des tracts, certains ont été fusillés. En remerciement, le Tour nous invite pour « fait de guerre ».
Jacky
Membre de la CGT
Opération communication
En plein événement sportif, néanmoins, le syndicat n’est « pas là pour la revendication ». Enfin, pas directement. C’est une « occasion de se montrer » dans « LA fête populaire par excellence », estime Jacky.
Une véritable opération de communication qui a su trouver son public. Ainsi, les stylos personnalisés de la CGT « sont assez recherchés » et permettent de continuer le travail de communication après le Tour de France.
Globalement, « on est assez bien perçus », juge le chauffeur qui a huit Grandes boucles à son actif. Et sur le bord des routes, même sans faire de revendication, la lutte sociale n’est jamais bien loin pour ces Cégétistes.
« On entend beaucoup parler des jours fériés » cette année, indique Jacky. François Bayrou aussi en entend parler. En revanche, on ne l’a pas croisé dans la Caravane.
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.