Pol Espargaró a fait sa première apparition de l’année à Brno. Après trois wild-cards l’an passé, l’Espagnol se voit cantonné à des tests cette année, KTM ayant renoncé à aligner des pilotes supplémentaires pour des raisons économiques cette saison, mais il remplaçait Maverick Viñales, blessé, chez Tech3 au GP de République tchèque.
Même s’il est rare de voir un pilote engagé ponctuellement lutter avec les meilleurs, Espargaró comptait sur un petit avantage en début de week-end. Brno faisait sa première apparition au calendrier depuis 2020, quand il était titulaire, ce qui pouvait jouer en sa faveur face aux pilotes arrivés dans le championnat par la suite. Il arrivait en plus très bien préparé après avoir pris part à un test quelques semaines avant le week-end.
La pluie tombée vendredi l’a finalement privé de ces forces et il n’a pas pu entrer dans le top 10. « Sur le sec, je pense que j’aurais eu un avantage », a expliqué Espargaró. « Avec la connaissance de la piste et ma vitesse, j’aurais pu entrer en Q2 et ça aide beaucoup pour la course. »
Samedi, sur piste sèche, l’Espagnol a dû se contenter de la 14e place sur la grille mais il a réussi à remonter jusqu’à la neuvième place du sprint, pour prendre un point. Gérer la montée en température du pneu dans le trafic lui a posé certaines difficultés.
« C’est une chose à laquelle je ne suis pas habitué en test parce que je suis tout le temps seul. C’était un cauchemar pour doubler Jorge [Martín] ! Je ne voulais rien faire d’idiot donc j’ai pris un peu plus de temps que la normale. Puis j’ai un peu perdu le contact avec Johann [Zarco] et c’était dur de revenir sur lui en seulement deux tours. »
« Je suis satisfait, finir à 4″7 de Marc avec la moto rouge, ce n’est pas si mauvais ! », résumait-il, fier de sa prestation.
Pol Espargaró
Photo de: Tech 3
Dimanche, Espargaró a encore pris la neuvième place, mais au prix d’une remontée encore plus ardue. Un souci lors du départ l’a fait dégringoler dans le classement et il n’était que 19e à la fin du premier tour : « Mon départ a été vraiment mauvais. Quand je fais des courses, je fais aussi des essais et on a essayé un nouveau système de départ. »
« [Samedi] il était bon, je pense qu’il apporte un progrès mais dans certains domaines, il nous manque des connaissances. Je l’ai payé [dimanche], je n’avais pas ces informations, j’ai pris un très mauvais départ à cause des connaissances sur l’embrayage, l’électronique, etc. J’étais presque dernier, 20e. »
« Ensuite, j’avais le rythme pour être avec Fabio [Quartararo] et Raúl [Fernández], pour me battre pour la cinquième ou sixième place. En tout cas, je suis remonté assez vite, j’ai pris la neuvième place. Je peux dire que je suis satisfait. »
Espargaró a en effet montré qu’il était toujours dans le rythme… mais en quittant Brno, il restait frustré de ne pas avoir pu profiter de l’avantage qu’il pensait avoir pour les premiers essais : « La moto a été bonne et elle a bien fonctionné ce week-end, dès le début. C’est dommage qu’il y ait eu de la pluie le premier jour et qu’on n’ait pas pu passer en ‘mode surprise’ pour entrer en Q2. Tout a été un peu plus dur après. C’était bien, c’était un bon week-end que j’ai apprécié. »
On ne réalise pas à quel point c’est dur et le niveau de risque que prennent ces gars tant qu’on n’est pas l’un des leurs.
L’an passé, Pol Espargaró avait confié avoir eu du mal à appréhender sa première apparition en wild-card, après avoir perdu le contact direct avec les exigences de la compétition. De la pression au niveau nécessaire en piste, chaque élément peut poser difficulté un pilote présent ponctuellement. À Brno, il a encore été impressionné par le niveau des titulaires.
« Je peux vous dire que c’était dur ! », commentait-il après les premiers essais vendredi. « C’était assez dur, on ne réalise pas à quel point c’est dur et le niveau de risque que prennent ces gars tant qu’on n’est pas l’un des leurs. C’est fou. Dans la matinée, le degré de risques était élevé dans des conditions mitigées. Dans l’après-midi, il n’y en avait pas tant. »
Pol Espargaró
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
« Évidemment, on joue beaucoup avec la limite, avec l’avant et l’arrière, mais la vitesse que prennent ces gars… Je viens de discuter avec Pedro [Acosta]. Au dernier tour, il m’a doublé en freinant au virage 10, il est entré comme un fou. C’était fou. Ces gars sont à un autre niveau. »
« Quand on manque quelques courses, on commence à oublier les mauvaises choses et on ne se souvient que des bonnes choses », expliquait-il avant même l’entame des essais. « Quand on arrive ici, on est super enthousiaste et toutes les mauvaises choses reviennent avec les bonnes ! On réalise pourquoi on ne fait plus de course. »
Une fois le week-end terminé, c’est néanmoins la satisfaction qui prédominait : « J’ai eu un peu de tout. Lors du sprint, j’étais super détendu, j’ai pris beaucoup de plaisir. [Dimanche] en course, je me suis peut-être mis trop de pression au départ et je me suis manqué avec ce problème d’embrayage. Je l’ai payé très, très cher en me retrouvant 20e. Puis je me suis calmé, je me suis dit ‘Je suis là pour prendre du plaisir’ et tout est venu assez bien, assez facilement. Je suis très content, il y a trois KTM dans le top 10, ce qui est incroyable. »
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