Bercy veut fédérer France, Italie et Allemagne autour des questions industrielles européenne dans un contexte de droits de douane et de concurrences internationales accrues. Eric Lombard et Marc Ferracci, respectivement ministres de l’Economie et de l’Industrie, discutent activement avec leurs homologues berlinois et romains pour accorder leurs violons auprès de l’Union européenne. Le rapprochement est pour l’instant plus complet entre les deux flancs des Alpes qu’entre les deux rives du Rhin.


Créer un trio industriel


«Nous sommes persuadés que les trois grands pays européens, qui sont aussi les trois grandes nations industrielles européennes, et trois fondateurs de la communauté européenne, doivent également orienter les politiques industrielles, afin de permettre à notre maison commune de relever les grands défis qui viennent de l’intérieur ou de l’extérieur», a affirmé le ministre italien de l’Entreprise et du Made in Italy ce jeudi 24 juillet.


Adolfo Urso s’est exprimé à la presse aux côtés des deux ministres français à l’occasion d’une rencontre à Paris. Cette même semaine, il a également rencontré Catherine Reiche, son homologue chargée de l’économie et de l’énergie, tandis que Marc Ferracci a échangé avec cette dernière pour la sixième fois en trois mois.


L’Allemagne moins alignée


Au cœur des échanges bilatéraux entre chacune des trois nations, la simplification des normes et la sauvegarde de l’automobile européenne, mais aussi de l’énergie, de l’acier, et de la chimie. Pour demander des politiques de soutiens, notamment pour ces deux derniers secteurs industries, la France a initié vendredi 18 juillet une alliance informelle des amis de l’industrie lourde rassemblant dix États. L’Italie a suivi le mouvement, mais l’Allemagne ne s’y est pas jointe.


Pareillement, l’Italie s’est engagée à défendre une préférence européenne pour les marchés publics aux côtés de la France auprès de Bruxelles ce 24 juillet. L’Allemagne n’y est pas entièrement fermée, mais y est plus réticente.


En amont de la rencontre franco-italienne, Bercy avait salué la «convergence» des deux états, en appuyant la nécessité de «couples forts, et pas seulement franco-allemand, pour faire avancer les dossiers européens». Pas question pour autant de ne pas embarquer Berlin, «le rôle coordonné de nos trois pays est très important», a insisté Eric Lombard.