Par

Julien Sournies

Publié le

24 juil. 2025 à 17h17

La période que tout le monde attend avec impatience dans le but de garnir sa garde-robe en vue de la rentrée vient tout juste de toucher à son terme. Depuis ce mardi 22 juillet 2025, les soldes sont officiellement terminées dans toute la France, et l’heure est donc au bilan. À Saint-Étienne (Loire) et plus particulièrement dans le centre-ville, les retours sont pour le moins mitigés.
Si certains commerçants stéphanois sont parvenus à tenir la route, d’autres ne cachent pas leur déception. Tour d’horizon.

« Le mois des soldes ça ne veut plus rien dire »

Du côté de la rue Michelet, considérée pour certains comme étant les Champs-Élysées stéphanois, on ne souhaite plus utiliser les soldes comme référence. « Le mois des soldes ça ne veut plus rien dire, il faut voir sur la saison dans son ensemble », relate Michel Kizirian, président de l’association Michelet Cœur de ville, qui regroupe quelques 29 commerces de la rue éponyme, et par ailleurs propriétaire de la boutique de chaussures Au Pied à l’aise.

S’il n’a pas constaté de pertes considérables par rapport à l’été dernier chez lui, Michel Kizirian a tout de même pu observer une baisse de la fréquentation dans le centre-ville. « En raison des fortes chaleurs depuis le début de l’été, les clients choisissaient leurs heures pour venir. Dans notre cas, on a fait le gros de notre chiffre d’affaires le matin et l’après-midi dès 17 heures », confie-t-il.

C’est clair que ça n’a pas aidé certains. On va faire le bilan avec les commerçants, mais il y en a déjà quelques-uns qui m’ont déjà fait part de leurs difficultés.

Michel Kizirian
Président de l’association Michelet Cœur de ville

« C’est de pire en pire »

Au sein de la boutique À l’Ombre des marques, située sur la place de l’Hôtel-de-Ville, ces soldes 2025 sont clairement à « oublier ». « C’est de pire en pire. Ce n’est plus une période génératrice de chiffres d’affaires. Cette année, on a constaté énormément de pertes. Par rapport à l’année dernière, on a perdu environ 15 %, c’est énorme », glisse Anne-Marie Kacem, la responsable.

Selon cette dernière, les fortes chaleurs n’ont pas eu un quelconque impact sur l’activité du magasin. Le problème demeure davantage autour de l’attractivité du cœur de ville stéphanois. « Ça manque clairement d’animation. C’est complètement mort sur la place, plein de clients nous disent qu’ils ne viennent plus à cause de ça. Maintenant, il faut faire face à la réalité, les gens ne font plus de lèche-vitrines, à part à Noël », déplore-t-elle.

Chez Boutique Première, en dépit d’un départ poussif, on est parvenu à limiter les dégâts. « Les premiers jours, c’était vraiment mal barré. Même si ça a fini par s’arranger, ce n’était clairement pas la cohue comme ça a pu l’être les années précédentes », souffle Thaïs, la responsable de ce magasin de vêtements pour femmes nichée sur la rue des Fossés.

Si elle partage le même sentiment que ses confrères, à savoir que « les soldes ne signifient plus rien », la responsable de Boutique Première rencontre davantage de difficultés juste avant les soldes. « Au début du mois de mai, il y a beaucoup de boutiques qui font des ventes privées. À cette période, j’ai fait un chiffre d’affaires catastrophique. C’est totalement déloyal. Les soldes, c’est tout le temps chez certains », regrettent-elles.

Steel a accaparé toute la clientèle ?

À quelques encablures, chez la boutique de prêt-à-porter Seven 7, ces soldes n’ont pas non plus été des plus lucratives. « C’était une catastrophe. Il y a eu un grand manque de passage cet été. On s’attendait clairement à mieux, alors que, pourtant, on a bien mis en avant nos petits prix. Comparé aux dernières soldes, on est sur du -20 % », se désole Isabelle Sylvente.

Exit la chaleur ou encore le manque d’attractivité de l’emplacement : selon la responsable, le centre commercial Steel s’est « approprié une bonne partie de la clientèle. Avec l’arrivée de Stradivarius ou encore Zara, les clients préfèrent aller là-bas, c’est plus pratique et en plus le parking est gratuit », estime-t-elle.

En tout cas, pour une majeure partie des commerçants, les soldes « ne sont plus ce que c’était. Maintenant, dès qu’elles débutent, on ne se fait plus d’illusions ».

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