Il y a près d’un an et demi, la Ville et le bailleur finissaient par s’accorder sur « un projet global de reconstruction » à la Renaude et Hérodote (13e). Alors qu’elle avait un temps menacé de ne pas délivrer de permis de démolition, la municipalité avait fini par donner son aval, ouvrant la voie à une destruction du quartier, conditionnée au relogement des douze de familles toujours locataires à la Renaude. Mais 15 mois plus tard, rien n’a vraiment bougé. Une dizaine de familles restent coincées dans cette cité fantôme, dans des barres d’immeuble quasi vides. Les fenêtres murées obstruent les façades, les portes d’entrée ne ferment plus et la loge du gardien siglée « Habitat Marseille Provence » demeure condamnée.
« Je n’ai pas demandé à quitter ma maison… »
« On a reçu un courrier d’huissier en début d’année, pour nous ordonner de quitter notre logement en mai 2025. Mais pour aller où ?, demande Salouha, qui vit ici depuis 61 ans. On m’a proposé un logement dans le 16e avec une vue sur des barbelés… J’ai refusé. Depuis, plus de son et plus d’image de la part du bailleur comme des institutions. Aucun habitant n’exige un château ici. Mais je n’ai pas demandé à quitter ma maison et je veux simplement un logement digne. »