C’était il y a dix ans : le dimanche 10 mai 2015, à Lannion (22), les benjamines du Douarnenez Volley-Ball Club devenaient championnes de Bretagne face à Montgermont. Membre de cette jeune génération dorée du club, Caroline Le Mao, 22 ans, a poursuivi son bonhomme de chemin dans le milieu du volley-ball de haut niveau, malgré une rupture des ligaments croisés et un gros pépin de santé qui ont freiné sa progression. Passée par le Pôle espoirs de Sablé-sur-Sarthe, puis par les clubs de Quimper, Nîmes, Cannes, Montpellier et Strasbourg, elle s’apprête à vivre une expérience unique : début août, elle intégrera le championnat universitaire américain, sous les couleurs de l’université d’Indian Hills, située à Ottumwa, ville de 25 000 habitants dans l’Iowa.
Recrutée… sur vidéo !
À quelques jours du grand départ vers les États-Unis, Caroline Le Mao l’avoue : « Je suis un peu stressée, je commence à peine à réaliser ce qui m’arrive ». Pourtant, ce périple est le fruit d’une mûre réflexion. « Je suis passée par une agence nommée Athletic USA pour intégrer le championnat universitaire américain. J’ai pris contact avec l’agence il y a deux ans. Je pensais partir pour la saison 2024-2025 mais j’ai finalement décidé de reporter ce projet d’un an afin de terminer en France mon master de marketing et communication d’influence », explique la Douarneniste, qui évolue au poste de centrale sur le terrain et recrutée sur vidéo. « L’agence a préparé une compilation de mes actions, qu’elle a ensuite transmise aux universités. La coach d’Indian Hills, Lyndsey Michel, m’a indiqué qu’elle avait apprécié mon engagement, mon enthousiasme et mon côté bosseur », poursuit Caroline Le Mao, titulaire d’une bourse complète pour jouer et étudier pendant deux ans.
Passer un cap sportif
Là-bas, elle ambitionne de devenir bilingue, certes, et surtout de passer un cap sur le plan sportif, en jouant entourée de jeunes volleyeuses américaines, brésiliennes, égyptiennes ou portugaises. « Ce sera une tout autre manière de jouer, même les règles du jeu seront différentes ! Et puis, l’encadrement au sein de l’équipe sera très professionnel », affirme la sportive, qui avait la sensation de stagner dans son pays natal, où, par ailleurs, la trajectoire du volley féminin ne l’incite pas vraiment à l’optimisme. « On aurait pu penser que la discipline gagnerait en notoriété avec les deux titres olympiques consécutifs de l’équipe masculine mais ce n’est pas le cas », regrette Caroline.
La grande sœur première supportrice
Un point de vue partagé par sa grande sœur Alexandra, 27 ans, elle aussi volleyeuse de haut niveau. « Je viens de signer mon troisième contrat professionnel, je vais jouer à Clamart (92) la saison prochaine, en Élite (deuxième division française). C’est super de pouvoir vivre de ma passion, mais le volley féminin reste très peu mis en valeur dans les médias et par les sponsors, et on voit que beaucoup de clubs ont du mal à se maintenir au haut niveau », constate l’aînée de la fratrie, toujours aussi déterminée malgré cela à poursuivre sa carrière de sportive professionnelle en France. « Je suis déjà très contente d’en être arrivée là, d’autant que mon parcours est un peu atypique dans la mesure où je ne suis pas passée par le Pôle espoirs. Jouer dans un autre pays européen ou aux États-Unis comme Caro, je pense que c’est trop tard me concernant », affirme Alexandra, qui sera, avec ses parents Suzanne et Jacques, la première supportrice des Indian Hills lors de la saison 2025-2026.