Quand l »été rime avec polar, on sait qu’on tient un bon plan lecture. Sur la plage ou dans un train en direction des vacances, il y a toujours ce moment où l’on cherche une histoire captivante, de celles qui se lisent d’une traite, sans lever les yeux avant la dernière page. Et parfois, un titre se glisse dans nos valises comme une promesse de suspense. Le dernier roman signé par un maître du genre tombe à point nommé pour celles et ceux qui veulent un frisson en bord de mer, sans renoncer à un brin de glamour.

Ce livre a tout du polar brûlant sous la surface

Sur une île en apparence paisible au large de Los Angeles, les journées sont censées s’écouler sans vague. C’est là que débarque l’inspecteur Stilwell, fraîchement transféré de l’unité des Homicides du LAPD. Ses missions sont simples : gérer des affaires d’ivresse sur la voie publique et quelques tensions conjugales. Rien qui mérite d’écarquiller les yeux, en somme.

Mais tout bascule lorsqu’on retrouve le corps d’une jeune femme dans le port de la ville d’Avalon, enroulé dans une bâche et lesté comme un secret qu’on veut faire disparaître à jamais. Pour Stilwell, l’enquête commence à peine, et déjà les obstacles se multiplient. L’affaire dérange, elle bouscule les notables de l’île, et personne ne semble prêt à coopérer. L’inspecteur est seul, cerné par le silence.

Un livre qui sent le sel, le sang et les non-dits

C’est dans ce décor faussement idyllique que prend place Sous les eaux d’Avalon, le nouveau roman de Michael Connelly, paru chez Calmann-Lévy en juin dernier. L’auteur américain, célèbre pour avoir créé le personnage d’Harry Bosch, nous livre ici un nouveau héros, méthodique, rugueux, mais accrocheur. Stilwell n’a rien du cow-boy solitaire cliché. Il écoute, doute et tâtonne. C’est d’ailleurs précisément ce qui le rend si attachant.

L’écriture est tendue, sans esbroufe, et on constate que chaque détail compte. Le rythme est haletant, sans jamais sacrifier la profondeur psychologique. Connelly n’épargne ni son personnage, ni ses lecteurs. On avance dans le noir avec Stilwell, on devine plus qu’on ne voit, et quand les révélations surgissent, elles résonnent comme des gifles. Le style est efficace, presque sec, mais toujours élégant.

Pourquoi ce livre va marquer votre été

On ne s’avance pas en affirmant que ce n’est pas juste un polar de plus. C’est un roman qui capte quelque chose de notre époque qu’il s’agisse de faux-semblants, les jeux d’influence, les pressions sociales… Le crime n’est pas qu’un mystère à élucider, c’est un révélateur. C’est ce qui rend Sous les eaux d’Avalon si prenant. L’enquête révèle autant sur la victime que sur ceux qui voudraient faire taire la vérité.

En prime, on est loin des décors gris et bétonnés des polars classiques. Ici, l’action se déroule entre mer turquoise, falaises et villas californiennes. Le contraste entre la beauté du cadre et l’horreur du crime rend la tension encore plus palpable. C’est ce décalage, justement, qui donne au livre sa signature visuelle et sensorielle. On a presque l’impression d’y être ! Si vous aimez les polars qui font monter la température, Sous les eaux d’Avalon a toutes les qualités d’un futur livre classique de l’été. Et cette fois, pas besoin de billet pour Los Angeles. Un transat, un peu d’ombre et ce livre suffiront.