«Bien que les médiateurs aient déployé des efforts considérables, le Hamas ne semble pas coordonner ni agir de bonne foi, a indiqué M. Witkoff dans un communiqué. Nous allons maintenant envisager d’autres options pour rapatrier les otages et tenter de créer un environnement plus stable pour la population de la bande de Gaza.»
Il n’a pas été précisé quelles «autres options» les États-Unis envisageaient. La Maison-Blanche n’a pas fait de commentaire dans l’immédiat.
Lors d’un point de presse jeudi, le porte-parole du département d’État, Tommy Pigott, n’a pas voulu donner de détails. Il a déclaré que la «situation est très dynamique» et que l’engagement des États-Unis à parvenir à un cessez-le-feu n’avait jamais été remis en question, mais celui du Hamas.
L’administration Trump s’efforce depuis des mois de parvenir à un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, alors que la situation se dégrade dans la bande de Gaza. Le territoire a récemment connu sa journée la plus meurtrière pour les demandeurs d’aide en plus de 21 mois de guerre. Au moins 85 Palestiniens ont été tués dimanche alors qu’ils tentaient d’obtenir de la nourriture.
Les parties ont tenu des semaines de négociations au Qatar, faisant état de légers progrès, mais sans avancées majeures. Des responsables ont indiqué que le principal point de friction était le redéploiement des troupes israéliennes après un éventuel cessez-le-feu.
Selon M. Witkoff, les États-Unis sont «résolus» à rechercher une fin au conflit dans la bande de Gaza et il est «honteux que le Hamas ait agi de manière aussi égoïste».
Le cabinet du premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou a rappelé jeudi matin l’équipe de négociation de son pays en Israël à la suite de la réponse du Hamas. Dans un bref communiqué, le cabinet du premier ministre a salué les efforts de M. Witkoff et des médiateurs qataris et égyptiens, sans toutefois donner plus de détails.
L’accord en discussion devrait inclure un cessez-le-feu initial de 60 jours, au cours duquel le Hamas libérerait 10 otages vivants et les dépouilles de 18 autres par étapes, en échange de Palestiniens emprisonnés par Israël. L’aide humanitaire serait renforcée et les deux parties négocieraient un cessez-le-feu durable.
Les négociations ont été entravées par des demandes concurrentes visant à mettre fin à la guerre. Le Hamas affirme qu’il ne libérera tous les otages qu’en échange d’un retrait israélien complet et de la fin de la guerre. Israël soutient qu’il n’acceptera pas de mettre fin à la guerre tant que le Hamas n’aura pas renoncé au pouvoir et désarmé, une condition que le groupe militant rejette.
Le Hamas détiendrait les otages à différents endroits, notamment dans des tunnels, et affirme avoir ordonné à ses gardes de les tuer si les forces israéliennes s’approchaient.
L’échec des négociations est le dernier revers en date pour Donald Trump, qui a tenté de se positionner en artisan de la paix et n’a pas caché son souhait de recevoir le prix Nobel de la paix. Le président républicain avait également promis de négocier rapidement la fin de la guerre menée par la Russie en Ukraine, mais peu de progrès ont été réalisés sur ce plan.
Israël critiqué pour son rôle
Israël est soumis à une pression croissante : 28 pays proches de l’Occident appellent à la fin de la guerre et critiquent sévèrement le blocus israélien et le nouveau modèle d’acheminement de l’aide qu’il a mis en place.
Plus de 100 organisations caritatives et de défense des droits de la personne ont publié une lettre similaire, affirmant que même leur propre personnel peine à se nourrir.
Les États-Unis et Israël ont rejeté ces allégations et accusé le Hamas de prolonger la guerre en refusant leurs conditions de cessez-le-feu.
Israël affirme autoriser l’arrivée d’une aide suffisante et reproche aux agences des Nations unies de ne pas la distribuer. Ces agences soulignent toutefois qu’il est quasiment impossible de l’acheminer en toute sécurité en raison des restrictions israéliennes et de l’effondrement de l’ordre public, des milliers de personnes déchargeant des camions de nourriture dès leur arrivée dans la bande de Gaza.
Un système distinct, soutenu par Israël et géré par un sous-traitant américain, a également été entaché par le chaos.
Le Département d’État a de nouveau défendu le système d’acheminement de l’aide dans la bande de Gaza, soutenu par les États-Unis, malgré les affirmations d’organisations internationales et non gouvernementales selon lesquelles il ne suffisait pas à faire face à la faim et à la malnutrition croissantes dans cette zone déchirée par la guerre.
«Bien sûr, nous souhaitons la fin de la dévastation qui sévit dans la bande de Gaza, a mentionné M. Pigott. C’est pourquoi nous avons soutenu la Fondation humanitaire pour Gaza. C’est pourquoi nous avons vu ces 90 millions de repas distribués.»