Le Hamas a de son côté salué l’annonce d’ Emmanuel Macron, y voyant un «pas positif» et appelant d’autres pays à suivre cet exemple.

Les dirigeants israéliens ont vivement critiqué l’annonce faite jeudi 24 juillet par le président français Emmanuel Macron selon laquelle la France reconnaîtrait en septembre l’État de Palestine. Le premier ministre Benyamin Netanyahou a estimé que cette décision «récompensait la terreur» et constituait une menace existentielle, offrant une «rampe de lancement pour anéantir» Israël. «Soyons clairs: les Palestiniens ne cherchent pas à créer un État aux côtés d’Israël, ils cherchent à créer un État à la place d’Israël», a-t-il ajouté.

Le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar s’est montré tout aussi cinglant, affirmant qu’«un État palestinien sera un État du Hamas», en référence aux militants palestiniens qui ont attaqué Israël en 2023, déclenchant la guerre à Gaza. Le vice-Premier ministre Yariv Levin, qui est également ministre de la Justice, a qualifié cette décision d’«aide directe au terrorisme» et de «tache noire dans l’histoire de la France». Le ministre de la Défense, Israel Katz, a promis qu’Israël «ne permettrait pas la création d’une entité palestinienne qui nuirait à notre sécurité».


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«L’illusion dangereuse d’un État palestinien terroriste»

Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a jugé que l’annonce de la France «(donnait) à Israël une raison supplémentaire» d’annexer la Cisjordanie qu’il occupe depuis 1967 et de «mettre fin une fois pour toutes à l’illusion dangereuse d’un État palestinien terroriste». Mercredi, le Parlement israélien, la Knesset, a justement soutenu une décision non contraignante exhortant le gouvernement à imposer la souveraineté israélienne sur la Cisjordanie, annexant ainsi le territoire, une revendication de longue date de l’extrême droite israélienne.

Les figures de l’opposition israélienne ont également critiqué la décision d’Emmanuel Macron en des termes très durs. L’ancien premier ministre Naftali Bennett, qui devrait se présenter contre Netanyahou aux élections de 2026, a écrit sur X que la décision du président français était un signe d’«effondrement moral» et qu’elle «serait jetée aux oubliettes de l’Histoire». «Reconnaître un État palestinien revient à récompenser le terrorisme et à encourager le Hamas, une organisation qui a perpétré le massacre le plus horrible de juifs depuis l’Holocauste», a écrit sur X le député de l’opposition Avigdor Lieberman, chef du parti nationaliste Yisrael Beitenu.

«Une étape positive»

Amichai Chikli, ministre israélien de la Diaspora et de la Lutte contre l’antisémitisme, a publié une vidéo devenue virale sur Internet, dans laquelle on voit apparemment Brigitte Macron repousser son mari Emmanuel Macron avec ses bras. «Président @EmmanuelMacron, au nom du gouvernement israélien, voici notre réponse à votre reconnaissance d’un État palestinien», a-t-il écrit sur X.

Le Hamas a salué de son côté l’annonce d’Emmanuel Macron, y voyant un «pas positif» et appelant d’autres pays à suivre cet exemple. «Nous considérons cela comme une étape positive dans la bonne direction pour rendre justice à notre peuple palestinien opprimé et soutenir son droit légitime à l’autodétermination», a écrit le Hamas dans un communiqué, appelant «tous les pays du monde – surtout les nations européennes et celles qui n’ont pas encore reconnu l’État de Palestine – à suivre l’exemple de la France». Le vice-président de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Hussein al-Cheikh, a de son côté salué cette décision en faveur des «l’établissement de notre État indépendant».

L’Arabie saoudite a également salué la décision «historique» du président français, appelant les autres pays à prendre «des mesures positives similaires». «Le Royaume salue cette décision historique qui réaffirme le consensus de la communauté internationale sur le droit du peuple palestinien à l’autodétermination et à l’établissement d’un Etat indépendant sur les frontières de 1967», a écrit le ministère saoudien des Affaires étrangères dans un communiqué.