Le patron de LVMH tire la sonnette d’alarme. Dans un entretien au Figaro, Bernard Arnault estime « indispensable » que l’Union européenne conclue rapidement un accord commercial avec les Etats-Unis, sous peine de graves conséquences pour l’industrie européenne. « Nous ne pouvons pas nous permettre de nous brouiller avec les Etats-Unis », prévient-il, en appelant Bruxelles à privilégier une issue « pragmatique, efficace et amicale ».
Alors que les tensions commerciales des deux côtés de l’Atlantique inquiètent de plus en plus les milieux économiques, le PDG du géant mondial du luxe appelle à éviter tout bras de fer. « Même si cela peut paraître facialement déséquilibré, ce sera préférable au bras de fer », martèle-t-il, jugeant qu’un conflit commercial nuirait en priorité « aux industriels européens, et en particulier aux entrepreneurs français ».
Un diplomate de l’ombre
Ses propos interviennent au moment où la Commission européenne affirme qu’un compromis avec Washington est « à portée de main ». Bernard Arnault se montre optimiste, évoquant la volonté commune des dirigeants européens d’avancer. Il salue la lucidité d’Emmanuel Macron, mais aussi celle du leader allemand Friedrich Merz et de l’italienne Giorgia Meloni, qu’il juge « très conscients » des enjeux.
Notre dossier sur les droits de douane américains
L’homme d’affaires, dont les relations avec Donald Trump ont été largement commentées, joue désormais un rôle d’influence discret mais réel. Au-delà des tensions transatlantiques, Bernard Arnault se félicite également d’une avancée sur le front chinois. Le secteur du cognac, dont les principaux marchés sont la Chine et les Etats-Unis, a évité une hausse redoutée des droits de douane. « C’est très important, car les Etats-Unis et la Chine représentent 80 % des débouchés pour le cognac », explique-t-il.