Trois fossas, une espèce vulnérable originaire de Madagascar, ont vu le jour le 8 mai au Parc zoologique de Paris, a-t-on appris ce jeudi 24 juillet. Ces naissances exceptionnelles, deux mâles et une femelle, représentent un événement rare dans le monde de la conservation, tant la reproduction de ce discret carnivore arboricole est complexe. En 2025, seuls 11 fossas sont nés en captivité dans le monde, à Paris donc, mais aussi au Royaume-Uni et aux États-Unis.
Naissances sous haute surveillanceAFP/Thomas Samson
Les trois jeunes fossas, nés le 8 mai au Parc zoologique de Paris, commencent à explorer leur enclos sous l’œil attentif de leur mère, Zanahary. La reproduction est un challenge pour les équipes puisque dans le milieu naturel, ce sont des espèces très solitaires qui ne se tolèrent pas du tout et qui ne se rencontrent que lorsque la femelle est en chaleur, soit quatre à cinq jours par an. « La femelle monte dans les arbres d’où elle appelle les mâles. Plus les jours avancent, plus le mâle peut perdre patience et moins la femelle est réceptive », raconte Alexis Lécu, vétérinaire.
Un chasseur discret mais menacéAFP/Thomas Samson
Espèce endémique de Madagascar, le fossa est un redoutable prédateur arboricole qui se nourrit notamment de lémuriens. Moins de 3 500 individus subsisteraient à l’état sauvage, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature. L’espèce est menacée par la disparition de son habitat, la raréfaction des proies et les méthodes de piégeage mises en place par les éleveurs.
Prochaine étape : l’indépendanceAFP/Thomas Samson
Encore sans nom, les deux mâles et la femelle resteront auprès de leur mère pendant plus d’un an avant d’être confiés à d’autres parcs zoologiques. En 2025, seuls trois établissements dans le monde ont accueilli des naissances de fossas. S’il n’y a « pas encore de plan de réintroduction » sur Madagascar, un millier sont répartis dans des parcs zoologiques à travers le monde, « ce qui fait la différence si jamais il y avait un problème sur l’île : maladie infectieuse, problème climatique, disparition de forêt », explique le vétérinaire Alexis Lécu.